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Maximilien Kolbe, celui à qui Marie donna la force

San Maximiliano Kolbe
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Anne Bernet - publié le 09/08/24
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Avec la force de Marie Immaculée, Maximilien Kolbe, franciscain tuberculeux était capable de toutes les audaces. Il respirait douloureusement, mais son ambition ne manquait pas de souffle : il sera missionnaire, patron de presse, martyr. L’Église le fête le 14 août, veille de l’Assomption.

En 1922, le bulletin du Seraphicum, l’université franciscaine de Rome, informe ses abonnés que le frère polonais Maximilien-Marie Kolbe, étudiant de l’établissement de 1912 à 1919, est mort. Ceux qui l’ont connu se souviennent d’un "jeune saint", à l’origine d’une pieuse association, la milice de l’Immaculée, fondée au sein de l’établissement qui existe encore. Tout cela serait bien édifiant et bien triste… si c’était vrai ! Certes, atteint depuis des années d’une tuberculose qui le met régulièrement aux portes du trépas, le père Kolbe est fragile mais la maladie n’aura pas raison de lui et ne l’empêchera pas de se donner à cette Milice de l’Immaculée, qui dépassera de beaucoup le cadre de ses origines et prendra sous sa direction une expansion mondiale et miraculeuse. Quant à la mort, elle attendra et il ne finira pas dans un lit. Il en a la certitude car Notre-Dame lui a, lors d’une vision en 1902, promis, avec la blanche couronne des vierges, la rouge des martyrs.

Reconquérir le monde

À sa naissance à Pabanice en Pologne, le 6 janvier 1894, ses parents, qui se sépareront afin d’entrer en religion, l’ont baptisé Raymond. L’enfant a un caractère affirmé, qui leur fait soupirer : "Mais que va-t-il devenir ?" Inquiet de ne pas correspondre à leurs attentes, Raymond demande à la Vierge de lui révéler son avenir. Elle lui apparaît et lui propose les deux couronnes, la blanche et la rouge, l’invitant à choisir ; incapable de se décider, il prend les deux ! Peu après, il se sent appelé chez les franciscains ; entre au noviciat en 1907 avec son frère aîné. Coup de tête ? Peut-être puisqu’en 1910, Raymond envisage de rentrer dans le monde. Avant d’en informer ses supérieurs, il demande encore une fois à sa "petite Mère" du Ciel de lui montrer le chemin qu’il doit prendre mais, à cet instant, c’est sa mère de la terre qui le fait demander au parloir et le convainc de rester fidèle à l’appel reçu. 

Devenu en religion Maximilien-Marie, le jeune Kolbe, brillant, est envoyé poursuivre à Rome ses études supérieures. La Première Guerre mondiale, au cours de laquelle son père, qui a finalement renoncé à la vie religieuse, disparaît, l’y surprend. Est-ce ce contexte tragique qui le pousse à se tourner plus que jamais vers Notre-Dame ? Inspiré par l’histoire de la Médaille miraculeuse et la conversion d’Alphonse Ratisbonne, Kolbe a l’idée de fonder un mouvement marial qui se donne pour but "de reconquérir le monde au Christ par le recours et l’abandon à Marie Immaculée". Ses armes ? Le chapelet et la cuirasse de la foi. Ses objectifs ? La conversion des pécheurs, hérétiques, schismatiques, francs-maçons. L’ambition ne manque pas au garçon qui, avec quelques amis et l’approbation des supérieurs, prononce sa consécration le 16 octobre 1917. Le 25 avril suivant, il est ordonné prêtre et, avec son audace coutumière, demande pendant sa première messe, deux grâces : toucher les cœurs dans son apostolat et celle du martyre. Il sera exaucé.

Maksymilian Kolbe ubrany w więzienny pasiak w obozie KL Auschwitz

Un million d’exemplaires

Nommé professeur à Cracovie, Maximilien se révèle incapable d’enseigner : non seulement il est contagieux, mais sa voix, altérée par la tuberculose est quasi inaudible et sa toux continuelle n’arrange rien. On le relève de ses fonctions pour l’envoyer au sanatorium de Zakopane où il se soigne mais s’ingénie surtout à rapprocher de Dieu les autres malades, jeunes et déchristianisés, qu’il catéchise, baptise, prépare à la mort. On le lui reproche, il s’en moque : il fait ce qu’il doit. Son seul regret est d’avoir dû abandonner sa chère Milice de l’Immaculée dont les débuts polonais sont prometteurs. 

À peine guéri et de retour au couvent, il fonde un bulletin de liaison, Le Chevalier de l’Immaculée, qui se mue en quelques années en journal tiré, en 1939, à un million d’exemplaires et répandu dans le monde entier. Il se donne comme ligne rédactionnelle que "la Sainte Vierge soit toujours un fil d’or dans chaque article" et, la réussite venue, que l’argent et le succès ne nuisent pas à l’esprit de pauvreté franciscain. En 1922, l’on en est loin, et l’entreprise cesserait, faute d’argent pour payer l’imprimeur si un matin, à l’église, Maximilien ne trouvait sur l’autel une enveloppe contenant au centime près la somme dont il a besoin, libellée "Pour toi, Mère Immaculée". Premier prodige d’une entreprise jugée impossible, portée à bout de bras par un tuberculeux qui, médicalement parlant, ne devrait pas avoir la force de se lever et qui dirigera, outre une imprimerie dernier cri et un organe de presse avant-gardiste la création d’une Cité de l’Immaculée, prototype d’autres fondations similaires dans le monde. 

La palme du martyre

Offert en oblation de tout son être à Marie, Maximilien affirme qu’elle seule fait tout, qu’il n’a aucun mérite, ce qui le rend capable de toutes les audaces, tel, en 1930, son départ pour le Japon, pays dont il ignore tout, où il recommence à Nagasaki sa fondation d’apostolat par la presse. Signe de la protection mariale, le site qu’il convoite lui est refusé, l’obligeant à fonder dans un autre quartier, le seul épargné en août 1945 par l’explosion de la Bombe !

À cette date, Maximilien Kolbe ne sera plus de ce monde. Arrêté par les nazis le 7 février 1941 car ils jugent dangereux ce prêtre patron de presse, torturé, il est expédié à Auschwitz. L’on sait comment, à la suite de l’évasion de plusieurs détenus, le chef du camp décide d’ envoyer le même nombre de prisonniers agoniser, privés d’eau et de nourriture, dans l’épouvantable "bunker de la faim" et comment, à la stupeur des gardiens qui n’osent refuser cette invraisemblable requête, il est autorisé à prendre la place d’un père de famille, dont il sauve la vie et qui reviendra du camp. Le 14 août 1941, le père Kolbe, qui n’a cessé de soutenir ses compagnons de supplice, faisant de ce mouroir infâme un lieu de prière d’où montent des chants d’action de grâce, est achevé par injection létale. C’est la vigile de l’Assomption, l’Immaculée est descendue chercher son chevalier.

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