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La puissance méconnue du chiffre huit

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Valdemar de Vaux - publié le 07/08/24
À côté des nombres trois, sept, douze ou quarante, le chiffre huit ne paraît pas porter un fort symbolisme dans la tradition chrétienne. Et pourtant, c'est le chiffre de la résurrection. Explications.

La tradition chrétienne, s'appuyant sur ses racines bibliques, attache aux chiffres un important symbolisme. Le trois est divin et trinitaire, le quatre représente l'humanité et la finitude terrestre, le sept est signe de plénitude, le douze évoque les Tribus d’Israël puis les Apôtres, le quarante est autant le désert de l’Exode que les jours de pénitence du Christ. Mais, qu'en est-il du chiffre huit, auquel on ne pense pas immédiatement ? 

Dieu a créé le monde en sept jours. Qu'a-t-il donc fait le jour d'après ? Il est ressuscité ! En effet, le Nouveau testament dit à propos de la résurrection qu'elle eut lieu "le premier jour de la semaine", c'est-à-dire le huitième si l'on compte la semaine précédente. Voilà ce que signifie l'oraison dite lors de la Vigile pascale après que l'on a lu le récit de la Création. Elle évoque la "merveille plus grande encore de la Rédemption". La victoire du Christ sur la mort est bien une re-création.

Une répercussion architecturale

Ce rapprochement entre le chiffre huit, la résurrection et la nouvelle création a des répercussions dans l'architecture chrétienne. Nombreux sont ainsi les baptistères octogonaux, que ce soit simplement pour la vasque ou pour le bâtiment tout entier. Celui de Saint-Jean-de-Latran en est un des plus éminents exemples. Le baptême est bien, en effet, la participation des fidèles à la mort et à la résurrection du Sauveur qui deviennent par ce sacrement des hommes nouveaux dans le Christ. 

Mais le huit est également associé par le Nouveau Testament aux Béatitudes. Ces paroles du Christ dans son Sermon sur la montagne (cf. en particulier Mt 5, 1-12) exaltent les vertus du bon disciple. Paradoxales, elles invitent les auditeurs du Fils de Dieu à vivre dès ici-bas la grâce du Royaume. Présentes aussi chez saint Luc (6, 20-23) mais au nombre de quatre et associées au même nombre de malédictions, elles sont la voie de la sainteté comme le rappelle le pape François dans son encyclique Gaudete et Exsultate : "Si quelqu’un d’entre nous se pose cette question, ‘comment fait-on pour parvenir à être un bon chrétien ?´, la réponse est simple : il faut mettre en œuvre, chacun à sa manière, ce que Jésus déclare dans le sermon des béatitudes" (§ 63).

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