"Heureux qui sait user ses jours au service des garçons !", disait le père Jacques Sevin, père du scoutisme catholique français. Un appel à se mettre au service des plus jeunes, notamment dans le cadre du scoutisme. Un engagement exigeant, qui ne va pas sans discernement préalable, et qui offre une expérience unique.
1Goûter au sens des responsabilités
Il y a peu de structures qui permettent à un jeune de 20 ans d’appréhender autant le sens des responsabilités. Grâce à un projet pédagogique clair et le soutien des chefs de groupe, un chef se voit confier, alors qu’il a parfois à peine la vingtaine, la responsabilité de veiller et de prendre soin de dizaines de jeunes. Une excellente école qui développe le sens du devoir et des responsabilités, pendant le camp d’été mais aussi tout au long de l’année. "La confiance que les parents me font en me confiant leur enfant est une magnifique récompense !", témoigne Pauline, cheftaine de louveteaux en région parisienne. "Cela fait vraiment plaisir d’être prise au sérieux, de sentir qu’on a une vraie place, aux côtés des parents, dans la croissance de l’enfant".
2Faire valoir cette expérience dans le monde du travail
Être chef scout est une expérience reconnue dans le monde du travail. Elle a d’ailleurs toute sa place dans un CV. Et si elle ne l’est pas en tant que telle, ou discréditée par un employeur dubitatif, il est aisé de démontrer toutes les compétences qu’elle développe : esprit d’équipe, sens des responsabilités, créativité, débrouillardise, sens de l’effort, management…
3Continuer à progresser personnellement
La pédagogie scoute respecte une progression afin de faire grandir l’enfant puis l’adolescent selon un système de classes et de badges à atteindre. À l’âge adulte, devenir chef, c’est continuer cette progression, marquée par le départ routier chez les garçons et l'engagement des guides aînées chez les filles. Un engagement qui couronne la progression scoute et manifeste le désir de vivre concrètement l’idéal scout tout au long de sa vie.
4Rendre ce que l’on a reçu
Certains ont fait deux, trois ou huit années de scoutisme, encadrés par des chefs qui les ont fait grandir. Vient ensuite le moment de transmettre à son tour et de rendre ce que l’on a reçu. De nombreux chefs témoignent de cet esprit de gratitude dans leur motivation à devenir chef. C’est le cas de Blanche, 22 ans, animatrice du réseau Orion chez les Scouts d’Europe (réseau qui regroupe les patrouilles sans chefs) : "Quand j’étais guide, j’étais dans une patrouille libre, nous faisions partie du réseau Orion. J’ai tellement reçu ! Le scoutisme m’a donné le sens du don, le goût du grand, du beau et le désir de tourner ma vie vers le Seigneur. Rejoindre Orion était comme une évidence".
5Voir rapidement les fruits de son engagement
Si le scoutisme porte des fruits à long terme, certains sont visibles à très court terme, ce qui se révèle être source de grande gratification pour un chef. Voir les enfants s’épanouir, s’éveiller à la foi, voir des jeunes décrocher des écrans pour vivre l’aventure scoute est une belle récompense. Thibault, 22 ans, chef de clan à Versailles, témoigne de la joie immense de voir "ses gars grandir". "Les routiers, ce sont des âges où les jeunes évoluent énormément ! La route (camp d’été des routiers qui consiste principalement à marcher, ndlr) n’a duré qu’une dizaine de jours, mais c’est fou comme ils se sont transformés !", s’exclame-t-il.
6se faire de bons amis
Pas de doute, vivre l’aventure scoute crée des liens très forts au sein de la maîtrise. Que l’on cherche à se faire des amis quand on arrive dans une ville ou à fortifier des liens avec des anciens scouts, s’engager comme chef est un excellent moyen. "J’ai passé de super moments avec la communauté des aînées et ai gardé de super amies de cette époque", se souvient Sybille, cheftaine de jeannettes puis cheftaine "Galaxie" chez les Scouts Unitaires de France.
7Être missionnaire
Être missionnaire est un appel pressant du pape François. Or le scoutisme est un excellent terreau pour éveiller la foi des plus jeunes ou de ceux qui sont plus éloignés de l’Église, puis pour les faire grandir vers la sainteté. Rémi, chef de troupe puis chef de clan, a vu grandir et s’épanouir de nombreux scouts, d’horizons et de profils très variés. "La pédagogie scoute révèle des choses merveilleuses dans chaque jeune. Elle porte des fruits incroyables, notamment chez les jeunes les plus éloignés de la foi ou de la vie au grand air !", témoigne-t-il. Nombre de baptêmes et de conversions ont lieu chaque année grâce au scoutisme.
8Atteindre le bonheur
"La meilleure manière d’atteindre le bonheur est de le donner aux autres", disait Baden Powell. Un bel écho à cette parole du Christ : "Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir" (Ac, 20, 35). Les fruits de l’engagement scout parlent d’eux-mêmes : s’engager comme chef scout est un chemin vers le bonheur, alors pourquoi s’en priver ? Sans compter que des groupes scouts attendent sûrement leurs futurs chefs et cheftaines pour la rentrée ! Toutes ces excellentes raisons ne doivent néanmoins pas empêcher un vrai discernement. Il s’agit d’un engagement exigeant, qui prend du temps, et à tenir sur la durée. Un "oui" doit donc être mûrement réfléchi !