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“Je n’ai plus envie de prier. Comment faire ?”

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Jean-Michel Castaing - publié le 26/07/24 - mis à jour le 09/08/24
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Perdre le goût de la prière peut devenir l’occasion de redécouvrir cette vérité fondamentale : le plus important dans notre existence n’est pas d’être exaucé dans nos demandes mais de pouvoir nous adresser à Dieu, dans le désir d’être un seul cœur avec Lui.

Il nous arrive à tous de ne plus avoir envie de prier alors que nous savons pertinemment que nous avons tout à gagner à le faire, que de la prière dépend la réussite de notre journée. Que faire dans ce cas ? Le mieux est de se placer en face du Saint-Sacrement. L’influence invisible de Jésus pénètrera notre esprit. Lui qui est tourné vers le Père de toute éternité saura bien nous redonner le goût de supplier le Dieu de toute bonté. Seulement, voilà : tout le monde ne dispose pas d’une église ouverte près de chez soi. 

Une prise de conscience salutaire

Comment réagir ? Dans un premier temps, il n’est pas inutile d’appréhender les aspects positifs de la situation. D’abord, nous avons pris conscience que nous n’avons plus d’appétence pour la prière. Ensuite, ce manque de désir a créé en nous un vide que nous avons envie de combler. En clair, la prière nous manque et nous désirons retrouver le chemin qui nous reconduira vers elle. Voilà deux points positifs à ne pas négliger. Le premier temps de notre réaction, c’est la prise de conscience. 

La solution consiste à transformer, comme en judo, notre faiblesse en force.

Second temps : nous désirons sortir de cette sècheresse. Si le goût de la prière nous a quittés, nous restons toutefois nostalgiques du temps où nous nous adressions à Dieu avec confiance, comme un enfant envers son père. Le psalmiste lui aussi laisse éclater sa nostalgie : "Je me souviens et mon âme déborde : en ces temps-là, je franchissais les portails ! Je conduisais vers la maison de mon Dieu la multitude en, fête, parmi les cris de joie et les actions de grâce" (Ps 41, 5). Dès lors, la solution consiste à transformer, comme en judo, notre faiblesse en force : le sentiment douloureux d’avoir perdu quelque chose de précieux doit devenir un tremplin pour recouvrer, par les moyens adéquats, l’objet perdu. L’expérience passée est là pour stimuler notre volonté farouche de sortir de ce trou d’air.

Prier pour demander le désir de prier

C’est ainsi que nous arrivons au troisième temps de la réaction qui est celui de… la prière. Si nous avons perdu le goût de prier, il nous reste encore le désir farouche de ne pas végéter dans un tel état. Et à qui nous raccrocherons-nous pour nous extirper de cette situation ? Tout simplement à Celui que nous prions habituellement ! Mais ici, il ne s’agira plus de laisser parler son cœur spontanément, de nous épancher (puisque le goût nous manque pour cela) mais de supplier avec insistance, avec "l’énergie du désespoir" selon les termes de l’expression populaire. Ici, les chichis, les oraisons enrubannées, les formules toutes en circonlocutions et en détours, ne sont plus de saison. Il s’agit de demander résolument au Seigneur qu’Il nous redonne le goût de prier, à défaut de nous exaucer sur tel ou tel point, de Le supplier de rétablir le contact. Bref, il faut Le prier de nous redonner le désir de Le prier ! 

C’est alors que l’illumination se produira. Nous comprendrons enfin que la fin ultime de la prière n’est pas tant l’exaucement de nos désirs que le simple bonheur de pouvoir nous adresser à Lui, la joie d’être un seul cœur avec notre Dieu ! Notre panne d’appétence pour la prière aura ainsi été le chemin détourné par lequel Dieu nous aura initiés à la joie parfaite : celle d’être avec Lui et de Le préférer à tous ses dons. En demandant le désir de prier, nous aurons pris conscience que notre bonheur, comme celui de Jésus, est d’être "tourné vers Dieu" (Jn 1, 1) ainsi que le dit du Verbe éternel le prologue de l’évangile de Jean.

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