“Le Père et moi, nous sommes Un” dit Jésus (Jn 10, 30). Jésus est tout à la fois le modèle d’obéissance à son Père, le modèle de l’autorité, le modèle du service. Il donne sa vie pour son Église. Ainsi l’autorité se met au service de son prochain qui devient un frère en Christ. Le mot "obéissance" vient du latin ob-audire signifiant "entendre" ou "écouter". Obéir, c’est « se soumettre librement à la parole écoutée » dit le catéchisme de l’Église catholique [CEC 144]. Or cette libre soumission s’appelle la prière. Jésus lui-même était uni à son Père par la prière. À son exemple, l’exercice d’une bonne autorité puise ses ressources dans la prière.
Saint Grégoire le Grand disait que "l’obéissance est le moyen de nous vaincre nous-mêmes, dans notre cœur". Il y a tant de pièges à éviter pour exercer une sainte autorité. Lorsque l’homme place son cœur devant Dieu dans la prière, en obéissant à ce que Dieu désire pour lui, il commence à changer. L’essence de la prière, présence fidèle et obéissance à Dieu, est la conscience que pour être vraiment soi-même, nous avons besoin d’un Autre. L’obéissance est la façon de se rendre docile aux inspirations et à l’action de l’Esprit saint.
Obéissant à Dieu
Celui qui exerce l’autorité doit donc d’abord devenir obéissant à Dieu en se donnant à Lui dans la prière. L’obéissance n’est pas une servitude, au contraire. C’est après l’Exode, libéré de sa servitude, que le peuple peut enfin être obéissant et tout recevoir du Père. L’enjeu de l’autorité est de permettre à l’autre d’ouvrir son cœur, d’oser faire confiance, d’oser s’en remettre à quelqu'un de supérieur à lui-même pour avancer et construire, pierre par pierre, le château de son âme. “Deviens ce que tu es”, exhorte saint Augustin. L’autorité agit comme un révélateur pour dévoiler la beauté de chaque enfant de Dieu.