"Souviens-toi, Seigneur, de ton Église répandue à travers le monde : Fais-la grandir dans ta charité avec le Pape François, notre évêque N., et tous ceux qui ont la charge de ton peuple." Le formule, qui diffère à peu de choses près en fonction de la prière eucharistique choisie par le prêtre célébrant, sonne comme un refrain aux oreilles des paroissiens. Le Catéchisme de l'Église catholique explique pourquoi le prêtre mentionne systématiquement le nom du Pape actuel et de l'évêque local au milieu de la prière eucharistique :
Toute l’Église est unie à l’offrande et à l’intercession du Christ. Chargé du ministère de Pierre dans l’Église, le Pape est associé à toute célébration de l’Eucharistie où il est nommé comme signe et serviteur de l’unité de l’Église Universelle. L’évêque du lieu est toujours responsable de l’eucharistie, même lorsqu’elle est présidée par un prêtre ; son nom y est prononcé pour signifier sa présidence de l’Église particulière, au milieu du presbyterium et avec l’assistance des diacres. La communauté intercède aussi pour tous les ministres qui, pour elle et avec elle, offrent le sacrifice eucharistique. (CEC 1369)
L'évêque, qui représente Pape, est ainsi également nommé, puisqu'il est le gardien local de l'unité de l'Église.
Un signe d'unité
Un autre geste, que le prêtre effectue discrètement pendant la messe, rappelle cette unité chérie par l'Église, lorsqu'il brise une petite partie de l'hostie consacrée et la dépose dans le calice du Sang du Christ. C'est ce qu'explique le théologien allemand Nikolaus Gihr dans Le Saint Sacrifice de la Messe en rapprochant ce geste avec une coutume de l'Église primitive :
La participation au même Saint Sacrifice était considérée comme un signe et un gage de communion ecclésiastique ; mutuellement, pour le prouver et le maintenir, les papes et les évêques envoyaient à d'autres évêques, ou à des prêtres également, des parties d'hosties consacrées, que les destinataires laissaient tomber dans le calice et consommaient... Cette coutume a existé à Rome jusqu'aux environs du neuvième siècle. Le dimanche et les jours de fête, le pape envoyait aux prêtres chargés du service divin dans les églises de la ville l'eucharistie, symbole de communion avec le chef ecclésiastique et signe qu'ils étaient habilités à célébrer.
Ce geste, comme la tradition qui inclut le Pape et l'évêque dans la prière eucharistique, rappelle l'invitation de saint Paul à ne former qu'un seul corps : "nous qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps dans le Christ, et membres les uns des autres, chacun pour sa part." (Rm 12, 5)
