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Même chez les Néandertaliens, on prenait soin des plus faibles

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Homme se tenant debout dans une grotte utilisée par des Néandertaliens.

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Agnès Pinard Legry - publié le 11/07/24
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La découverte du squelette d’un enfant néandertalien vraisemblablement porteur de trisomie 21 témoigne du soin porté aux plus fragiles dès les premiers siècles de l’humanité. L’enfant, souffrant également de troubles de l’audition et de l’équilibre, aurait vécu jusqu’à 6 ans grâce au soutien et à l’aide de toute la communauté dans laquelle il vivait.

La compassion, l’empathie et la protection des plus faibles sont-elles une invention moderne ? Il semblerait que non. Située près de Valence (Espagne), la grotte de Cova Negra, fouillée depuis les années 1930, a révélé de nombreux ossements attribués à des néandertaliens l’ayant occupé entre – 273.000 et – 146.000 avant Jésus-Christ. Parmi les ossements exhumés, un fragment a plus particulièrement mobilisé les chercheurs. Il s’agit d’un petit os provenant de l’oreille interne d’un enfant néandertalien. Cet os présente certaines malformations caractéristiques de la trisomie 21. Dans son cas, cette maladie congénitale aurait entraîné une perte quasi-totale de l’audition ainsi que des vertiges importants, détaille la revue Science Advances dans un article diffusé le 26 juin.

"Des soins continus et importants tout au long de sa vie"

L’enfant prénommé par les chercheurs "Tina" aurait vécu jusqu’à l’âge de 5 à 8 ans. Une longévité record dans la mesure où l’on sait que jusque dans les années 1930, l’espérance de vie des personnes trisomiques étaient de 9 ans. D’après les chercheurs, "il est incontestable que l’enfant atteint de trisomie a reçu des soins continus et importants tout au long de sa vie". Et ces derniers de reprendre : "En raison du mode de vie exigeant des Néandertaliens, notamment de leur grande mobilité, il est difficile de penser que la mère de l'individu aurait été en mesure de prodiguer seule de tels soins et d'effectuer des activités quotidiennes normales pendant une période prolongée." "Il est donc probable que la mère ait eu besoin de l'aide continue d'autres membres du groupe social, soit pour l'aider à accomplir d'autres tâches quotidiennes (ou pour la soulager), soit pour l'aider directement à prodiguer les soins nécessaires à l'enfant, soit les deux", concluent-ils.

En 2009, dans une étude sur « la préhistoire de la compassion, Jean-Jacques Hublin avant déjà indiqué : "Malgré son état pathologique, cet individu n’a pas été rejeté à la naissance et a survécu jusqu’à l’âge de 5 ans au moins, recevant apparemment la même attention que les autres enfants du groupe." La compassion, sentiment par lequel un individu est porté à percevoir ou ressentir la souffrance d’autrui et poussé à y remédier, n’est donc pas un sentiment récent et pourrait même être l’une des caractéristiques inhérente à notre humanité.

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