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Et si nous passions notre été avec les arbres ?

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Jean-Étienne Rime - publié le 11/07/24
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Et si nous passions un été avec les arbres ? Notre chroniqueur Jean-Étienne Rime propose de porter durant nos vacances un regard différent sur la nature. Pour les chrétiens, l’arbre est un lien symbolique entre Dieu et les hommes, que ne sont pas les autres composantes de la nature, végétaux ou animaux. Voici pourquoi.

Voici l’été, le temps des vacances, le temps lent de la réflexion, de la méditation sur les beautés du monde. Où que nous soyons, un décor discret rythme le paysage des campagnes et bords de mer, une bordure, un bosquet, un alignement ou la forêt, les arbres sont de discrets points fixes, grands inconnus, fantasmes anthropomorphiques et matériau de construction. Mais qu’est-ce qu’un arbre ? Et si nous passions un été avec les arbres ?

Une durée de vie… surhumaine 

Qu’est-ce qu’un arbre ? Pour le biologiste, un végétal. Pour nous, l’arbre est un lien, discret, entre Dieu et les hommes. Ce n’est pas le cas des autres composantes de la nature, végétaux ou animaux, et voici pourquoi. La première raison de ce lien à l’infini, au-delà de toute civilisation, est tout simplement la durée de vie d’un arbre. Nous naissons, l’arbre existe. Nous avançons dans la vie, l’arbre aussi. Comme nous, il se transforme, après nous, il va mourir de sa belle mort à moins qu’il ne soit récolté pour le bien de l’homme. "Passe encore de bâtir, mais planter à cet âge !" s’écrie La Fontaine dans la fable du Vieillard et les trois jeunes hommes. En fait, quel que soit l’âge, planter est un investissement qui dépasse les générations — à moins que l’on ne choisisse le peuplier —, et un signe de confiance envers les générations à venir. Ainsi, celles qui nous précédaient ont planté pour nous en sachant, sans nous connaître, que nous prendrions soin et ferions bon usage de leur travail.

Connaissez-vous sur notre planète une création vivante aussi provoquante pour l’humanité, une espèce qui ose vivre plus longtemps que nous ? Certes, il existe quelques races animales, d’autres végétaux qui enfouis dans le permafrost sont capables de germer des millénaires après, mais ils ne défient pas l’homme chaque jour en étant les barreaux de son existence, les signes vivants d’une certaine notion d’éternité. Et voilà pourquoi l’arbre est vénéré dans toutes les civilisations des temps les plus reculés à aujourd’hui.

Tout commence par le sol

Une autre spécificité. Tout commence par le sol. L’animal met bas, l’arbre naît d’une graine mise en terre pour ensuite s’élever. Tous les êtres vivants s’élèvent : l’homme, l’animal, la plante et l’arbre, mais l’arbre s’élève au-dessus de tous, il tutoie le ciel, il vouvoie les dieux. Profondément enraciné, il est dressé vers le ciel. Il est aussi le symbole de l’homme sage qui respecte la terre et regarde Dieu qui lui parle à travers la création. On retrouve là l’enseignement du père Teilhard de Chardin et les encycliques écologiques du pape François.

Avec ce défi au temps, cette unicité de l’arbre dans la nature, il faut remarquer son universalisme. Toutes les sociétés anciennes ont vénéré l’arbre. Dans notre monde contemporain qui a fait sauter les frontières, dans notre monde global, uniculturel où nos enfants sont abreuvés des mêmes jeux vidéo et échangent sur les mêmes réseaux sociaux, qu’ils soient français, chinois ou austro-hongrois, il faut se rappeler qu’une culture a préalablement conquis le monde sans pour autant que des échanges soient nécessaires, une religion commune ou plutôt une forme de religion universelle : celle du culte de l’arbre ou plus précisément celle de l’arbre dans le culte.

Les arbres dans la Bible

Dans toutes les civilisations nous retrouvons les mêmes symboles, les mêmes vénérations, la même permanence dans la transmission de la culture. Ce passé universel, malgré l’urbanisation de la société, imprègne encore le quotidien et nous chrétiens, n’y échappons pas. Quelle forêt dans nos lectures ! Nous retrouvons abondamment l’arbre dans la Bible, discret symbole de la marque du temps et des événements. Chêne de Membré ou cèdres du Liban, sycomore de Zachée, térébinthe, figuier, olivier jusqu’au bois de la Croix, les arbres sont plantés dans les Écritures comme dans les paysages, et sont des signes éclairants et poétiques des enseignements de Dieu. 

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