Sœur Luana : “La féminité révèle quelque chose de Dieu”

Pour Luana Silva, sœur consacrée dans la communauté du Chemin Neuf, Dieu a mis "tout ce qu’il faut" dans la femme pour qu’elle assume avec joie sa féminité et sa place dans le monde. Une conviction que la Brésilienne de 30 ans partage aujourd’hui aux étudiantes de la Mission Jeunes de la communauté dans la région lyonnaise lors de sessions ou sur internet, et qui la renvoie à sa propre féminité. C’est à 12 ans, au cours d’une visite d’un musée des sciences naturelles avec son collège, qu’elle découvre "la beauté de la morphologie féminine, de la structure intérieure, des organes, toute cette beauté pour accueillir un enfant. Dieu a pensé à tout !", s’émerveille-t-elle alors. Quelques années plus tard, bouleversée par "la puissance du cycle féminin", elle s’interroge sur "la fragilité, la solitude des femmes face à leurs doutes et leur manque de confiance en elles".

Thérèse de Lisieux, Édith Stein, théologiennes inspirées…  Au fil de ses recherches, va se constituer peu à peu le creuset de sa vocation : transmettre aux femmes "ce profond amour du Seigneur", et que leur féminité "porte une trace de Dieu". "La féminité révèle quelque chose de Dieu. Il nous connaît, nous porte dans ses entrailles", insiste-t-elle auprès d’Aleteia. "Or la femme a reçu ce don. Le mot ‘miséricorde’ signifie matrice, utérus en hébreu. Dieu partage cette matrice avec la femme. Plus on s’approprie sa féminité (et les hommes leur masculinité), plus on se rapproche de Lui", prêche-t-elle. 

Alors, place à la joie ! Quand on se sait tout aimée du Père, le défi est de faire confiance. "Dieu a mis en nous un esprit d’audace, de force et de maîtrise de soi", affirme-t-elle en citant Timothée (2Tm 1, 7) : "Ce n'est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d'amour et de pondération."

"Je veux que nous les femmes, on accueille cette filiation, cette paternité de Dieu jusqu’au bout. Et leur dire qu’on est belles, qu’on connaît notre valeur." Ainsi, "on n’a plus besoin de rester dans une relation toxique ou d’être jalouse", scande sœur Luana en évoquant les amitiés ou la relation de couple. Et de citer Marie et sa cousine Élisabeth, alors stérile, "qui se sont réjouies ensemble devant la fidélité de Dieu dans leur vie."

Aujourd'hui, elle voit quatre types de ‘stérilités’ : "Le manque de confiance en soi, la faible estime de soi, l’auto-sabotage lorsqu’on pense qu'on ne mérite pas l’amour et la réussite. Et la peur de ne pas être pas à la hauteur quand on se compare." Pour Luana, "on devient ‘stérile’ quand on n’accueille pas la promesse de Dieu ni les charismes qu’Il a mis en nous". Mais elle ne souhaite pas "réduire la féminité à la fonction de mère". Car elle-même ne l’est pas, confie-t-elle en revenant sur sa vocation.

Après ses études en journalisme et "trois ans de cheminement", Luana entre l'abbaye d'Hautecombe pour suivre la formation Hautecombe Discipleship School (HDS). À 24 ans, à l’issue d’une retraite de discernement ignatien, elle se voit "clairement religieuse". "J’ai dit à Dieu : ‘Ne me laisse pas être une femme stérile’ et j’ai senti qu’il m'appelait à ‘porter la vie en abondance’", se souvient-elle. Informée de la nouvelle, sa maman lui dévoile qu’en la portant dans son ventre, alors qu’elle était en train de faire une fausse-couche, elle l’avait "donnée" à Dieu et Marie. Sa mère dit ensuite à Luana : "Je t’ai déjà consacrée à Dieu une fois, je ne peux plus te reprendre pour moi." Aujourd’hui, par son charisme auprès des jeunes, sœur Luana porte la vie en abondance.