Ce jeune martyr vietnamien peut aider les grands adolescents à grandir dans leur vie humaine et spirituelle. C'est la conviction du père Grégoire Corneloup, auteur de Marcel Van, un influenceur au paradis aux éditions Première Partie. Prêtre diocésain de Moselle, membre des Missionnaires de l'amour de Jésus, une fraternité fondée sur la spiritualité de Marcel Van, le père Grégoire Corneloup retrace l'itinéraire humain et spirituel de Marcel Van et montre comment le jeune vietnamien s’adresse aux jeunes encore aujourd'hui.
Aleteia : Comment avez-vous découvert Marcel Van ?
Père Grégoire Corneloup : Je l’ai connu en entrant au séminaire. Il y avait un grand portrait de lui et je me demandais qui était ce jeune homme asiatique. Un jour, un séminariste me dit : “Pour ta vie spirituelle, il faut absolument lire Van et sainte Thérèse.” Je l’ai écouté, j’ai ouvert une biographie et j’ai eu l’impression de trouver le filon d’une mine d’or ! J’avais demandé au Seigneur un maître spirituel pour approfondir ce que j’avais reçu enfant. Marcel Van synthétisait et déployait ce que je portais au fond de mon cœur. Depuis toutes ces années, il est devenu mon grand frère, lui qui s’appelait “le petit frère de Thérèse”.
Qu’est-ce qui est marquant chez Van ?
C’est un jeune garçon vietnamien, né en 1928 près de Hanoï, dans une famille catholique. Il a très tôt un grand désir de sainteté, veut devenir prêtre et part habiter dans une “cure”, une formation avec des prêtres et des catéchistes. Cette expérience se révèle très dure puisqu’il subit des violences physiques et psychologiques. Il tient grâce au chapelet et à une intuition qui ne cessera de l’habiter : transformer la souffrance en bonheur. Quand il découvre Histoire d’une âme de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, c’est une révélation. Elle devient sa grande sœur dans la foi et descend du Ciel pour s’entretenir avec lui. C’est elle qui lui apprend que Dieu a un autre projet pour lui que celui d’être prêtre.
Marcel Van apprend à rester soi-même et à se placer sous l’inspiration du Seigneur.
Van est très déçu mais apprend l’abandon. Il entre dans la congrégation des Rédemptoristes et commence à mettre par écrit, sur la demande de son père spirituel, ses entretiens avec Jésus et Marie. Après l’invasion du Vietnam par les communistes en 1954, il demande à être envoyé dans le Nord “pour qu’il y ait au moins une âme pour aimer le bon Dieu”. Il est rapidement arrêté, passe quatre ans en camp de rééducation et meurt d’épuisement en 1959, à 31 ans. Sa cause de béatification est actuellement en cours.
Pourquoi avoir écrit sur lui ?
Il est important pour moi de faire connaître la figure, si humble mais si lumineuse, de Marcel Van. J’ai le devoir de transmettre ce que j’ai reçu de lui. Je crois qu’il peut particulièrement toucher les jeunes d’aujourd’hui, les rejoindre dans leur vie et dans leur soif spirituelle. Les éditions Première Partie ont cette collection de vies de saints, “Nés pour le ciel”, qui présente des figures inspirantes pour les jeunes. A l’heure des influenceurs des réseaux sociaux, l’idée est de leur proposer des vrais modèles, qui peuvent influencer, dans le meilleur sens du terme, leur vie, leurs désirs et leur foi.
Qu’a-t-il à dire aux adolescents d’aujourd’hui ?
Marcel Van a eu une vie courte mais pleine. Pleine de courage, de bonté et de confiance. C’est un véritable "apôtre caché de l’amour". Pour un jeune qui essaye, dans le monde d’aujourd’hui, de vivre les aspirations de son cœur, Marcel Van apprend à rester soi-même et à se placer sous l’inspiration du Seigneur. Il peut aider les jeunes à avancer au quotidien. Se relever d’une épreuve, trouver sa voie, ne pas se décourager, rester dans la joie… Ce sont là des défis que chaque adolescent rencontre et que Marcel Van, à l’autre bout du monde, a vécus, lui aussi. Dans sa simplicité, il trace une petite voie, à la manière de sainte Thérèse. Une petite voie fondée sur la joie, la confiance et l’amour. Un vrai cadeau pour guider les adolescents d’aujourd’hui dans leur quête du bonheur !
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