62 ans après, la France se souvient de la réconciliation franco-allemande signée par la rencontre, le 8 juillet 1962, du général de Gaulle et du chancelier Konrad Adenauer. Une messe pour la Paix a ainsi été célébrée ce lundi 8 juillet en la cathédrale de Reims. C'est ici que les deux hommes avaient eux-mêmes assisté à la messe, côte à côte, clôturant le long chapitre belliqueux entre les nations Française et Allemande, fracturées par deux guerres mondiales.
La ville de Reims n'avait pas été choisie au hasard : c'est dans cette ville champenoise, martyrisée notamment pendant la Grande Guerre, que la reddition de l’armée allemande avait été signée, le 7 mai 1945. Devenue la ville-symbole de ce moment historique, Reims avait accueilli Angela Merkel, chancelière allemande, pour le 50eme anniversaire de la rencontre entre le général de Gaulle et Konrad Adenauer.
Nous voulons redire ensemble que la réconciliation entre la France et l'Allemagne montre à tous que des frères ennemis peuvent devenir des amis fidèles.
Cette réconciliation, a déclaré le diocèse de Reims, "a jeté la base de la construction européenne et plus encore, et a ouvert une période de paix sur notre continent, inconnue depuis la période romaine". Cette messe a rassemblé les responsables des cultes musulmans, juifs et protestants. Une dimension œcuménique que le diocèse a qualifié de "particulièrement nécessaire" compte tenu "du contexte international et national", appelant à la "concorde de toutes les forces spirituelles pour la paix et l’amitié sociale". À l'issue de cette messe, les représentants des différents cultes à Reims se sont rassemblés sur le parvis, à l'emplacement de la dalle de commémoration de la rencontre entre les deux dignitaires allemand et français, afin d'y lire une déclaration commune sur la paix. "Nous voulons redire ensemble que la réconciliation entre la France et l'Allemagne montre à tous que des frères ennemis peuvent devenir des amis fidèles", ont-ils ainsi déclaré avant d'appeler les fidèles à prier Dieu pour l'amitié entre les nations : "Nous Lui confions les peuples aujourd'hui en guerre, aux portes de l'Europe en Ukraine et en Russie, au Proche et au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie (...) Nous l'implorons pour que la haine ne l'emporte pas dans les
cœurs et les esprits. Nous demandons à tous les fidèles, en notre ville et notre région,
d'apprendre à se connaître et à se respecter mutuellement."