Bien souvent, les mots portent en eux le signe de ce qu'ils sont : que nous dit le mot "hostie" de l'hostie ? Le mot vient du latin hostio, c'est-à-dire "frapper" et de hostis, "ennemi". Hostis a donné à son tour des dérivés issus de deux champs lexicaux différents : hospes, "hôte", que l'on retrouve aussi dans "hôpital" et hostia, soit "victime", ou ce qui est "sacrifié". La langue, ici, manifeste le sacrement puisque le mot "hostie" porte en lui deux réalités. D'une part, l'hostie est hôte du divin et soigne l'humanité puisque c'est dans le pain azyme que Jésus-Christ prend chair pour actualiser, lors de chaque eucharistie, le sacrifice qu'Il a fait de Sa vie sur la Croix. D'autre part, l'hostie est "victime" puisqu'elle devient le corps du Christ sacrifié pour le salut du monde et le rachat des pécheurs.
"Puis, ayant pris du pain et rendu grâce, il le rompit et le leur donna, en disant : 'Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi'." (Lc 22, 19). Ils étaient tous à table, les Douze, entourant leur maître et Seigneur. C'était avant que l'un d'entre eux ne le livre à ceux qui l'ont condamné. "J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de souffrir !" (Lc 22, 15) leur dit Jésus, avant de se saisir du pain sans levain pour le bénir et le livrer en partage à sa première Église. C'est ce geste que le prêtre commémore lors de la messe, lorsque, agissant in persona Christi, il consacre l'hostie.