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Le buisson ardent, symbole de la présence divine, à Aix-en-Provence

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Le Buisson ardent est un triptyque de Nicolas Froment, artiste avignonnais, réalisé au XVe siècle.

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Sophie Roubertie - publié le 02/07/24
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René d’Anjou, comte de Provence, confie à Nicolas Froment la réalisation d’un retable sur le thème du buisson ardent, celui qui brûle sans se consumer. Au cœur du buisson, Marie rappelle que rien n’est impossible à Dieu. Ce dernier est aujourd’hui visible dans la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix-en-Provence.

Au XVe siècle, le comte René d’Anjou, surnommé le bon roi René par ses sujets, commande un triptyque représentant le buisson ardent au peintre avignonnais Nicolas Froment. Le retable est destiné à orner l’autel de la chapelle des Carmes, à Aix-en-Provence. Au pied de cet autel seront déposées ses entrailles. L’œuvre est achevée vers 1476.

Le retable peut être ouvert ou fermé suivant le temps liturgique ou la célébration. Lorsque le retable est fermé, l’Annonciation apparaît en grisaille, couleur qui correspond aux temps de pénitence. Sur les volets extérieurs du triptyque, l’Ange à gauche, la Vierge à droite, sont représentés tels des statues. 

Les souverains de Provence accompagnés de saints

En haut du retable ouvert apparaît la phrase du livre des Proverbes : "Qui me trouve a trouvé la vie, c’est une bienveillance du Seigneur." (Pr 8, 35). La composition exceptionnelle mérite qu’on s’y attarde. Le volet gauche montre le roi René agenouillé face à une Vierge à l’enfant assise sur le buisson ardent, située au centre du retable. Sur le volet de droite, la reine Jeanne, épouse du roi René, agenouillée, tenant un livre de prières. Les deux souverains de Provence sont accompagnés de saints. 

Dans la partie centrale, Moïse garde le troupeau de son beau-père Jéthro. Devant l’apparition d’un ange, il se déchausse, ce qui est prescrit puisqu’il se trouve alors sur une terre sainte. L’ange est somptueusement vêtu. Sur son médaillon, le spectateur attentif peut découvrir Adam et Eve sous l’arbre, avec le serpent. 

L’explication de la scène se trouve sur le bas du cadre : "Dans le buisson que Moïse a vu brûler sans se consumer, nous avons reconnu, sainte Mère de Dieu, ta virginité admirablement conservée." Sont ainsi mêlés l’Ancien et le Nouveau Testaments.  

Un changement d’affectation en des temps troublés 

Au XVIIIe siècle, la chapelle des Carmes est fragilisée, au point que le plafond de la nef s’écroule soudainement. Déjà bien endommagé, le couvent des Carmes finit par disparaître à la Révolution. À cette période, le retable est envoyé dans la chapelle des Andrettes, qui dépend du couvent des Ursulines de Brignoles. Contrairement à beaucoup de bâtiments religieux, celui-ci n’est pas vendu, mais devient le dépôt des œuvres d’art provenant des édifices religieux supprimés. Le triptyque y reste quelques années, le temps de trouver sa nouvelle affectation, après ces temps troublés. 

En 1808, l’œuvre rejoint enfin la nef de la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix-en-Provence. Au début des années 2000, le Buisson Ardent est déposé pour faire l’objet d’une restauration complète. Il faudra plusieurs années de travaux pour qu’il rejoigne la place qui est aujourd’hui la sienne, dans la chapelle Saint-Lazare, et semble avoir été prévue pour cet emplacement. 

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