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[HOMÉLIE] Pourquoi cette agitation ? Le Christ se laisse toucher

RESURRECTION

La résurrection de la fille de Jaïre.

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Mickaël Le Nezet - publié le 29/06/24
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Le père Mickaël Le Nézet, curé de la paroisse de Rochefort, commente les lectures du 13e dimanche ordinaire. Le Christ accueille tous ceux qui s’approchent de Lui sans distinction, mais le manque de foi et d’espérance peut faire obstacle à cette rencontre.

Un chef de synagogue, une pauvre femme malade depuis douze ans, s’approchent du Christ. Ils ont perçu que Lui seul pouvait répondre à leur attente, que Lui seul a les paroles de la vie éternelle. Ils se sont mis en route pour venir jusqu’à lui, malgré les obstacles, les doutes, la peur peut-être. Ils font penser à tous ces catéchumènes accueillis dans nos paroisses mais aussi à ces hommes et ces femmes qui, à l’occasion d’un baptême, d’un mariage ou d’une sépulture redécouvrent le Christ et la Bonne Nouvelle qui les concerne et osent, parfois timidement franchir la porte de l’Église. 

Le salut de Dieu est pour tous

Ce que l’Évangile redit aujourd’hui, c’est que le Christ Jésus accueille tous ceux qui s’approchent de Lui sans distinction, sans exception, sans condition. Dieu ne fait pas de différence entre les hommes. Son salut est pour tous. Son désir est bien de sauver tous les hommes. "Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu" (Mt 18, 14). Car nous sommes précieux aux yeux de Dieu, nous comptons pour Lui. Ainsi, disait le pape François lors des JMJ de Lisbonne :

Dans l'Église, il y a de la place pour tout le monde, pour tous. Dans l'Église, personne n'est de trop, personne n'est en trop. Le Seigneur ne montre pas du doigt, mais Il ouvre les bras. Il ne ferme jamais la porte, jamais, mais il nous invite à entrer.

Voilà ce que doit être l’Église, une maison ouverte, capable de dire cette Bonne Nouvelle du Christ pour tous les hommes et femmes de notre temps, où chacun se sent aimé, respecté, accueilli et trouve sa place dans l’Église.

Les prophètes de malheur

Et puis il y a la foule écrasante qui empêche le Christ et Jaïre d’avancer, cette foule qui empêche cette pauvre femme d’approcher le Christ. Ou encore ces gens qui par leurs cris, leurs pleurs, pourraient faire douter Jaïre de l’opportunité d’avoir "dérangé" le maître. La présence du mal dans le monde, dans nos cœurs, fait souvent obstacle à la rencontre avec le Christ. L’Église elle-même composée de pécheurs a pu contribuer par ses manquements, ses erreurs, ses compromissions, à voir des hommes et des femmes s’éloigner du Christ et de son Église. Le pape François constate aussi que "souvent, l’œuvre d’évangélisation rencontre des obstacles non seulement à l’extérieur mais à l’intérieur même de la communauté ecclésiale". "Parfois, la ferveur, la joie, le courage, l’espérance que nous mettons dans le fait d’annoncer à tous le message du Christ et d’aider les hommes de notre temps à le rencontrer sont faibles."

Cela rappelle aussi les paroles du pape Jean XXIII dans son discours d’ouverture du concile Vatican II, dénonçant les prophètes de malheur qui, bien qu’enflammés de zèle religieux, manquent de justesse de jugement et de pondération dans leur façon de voir les choses. Dans la situation actuelle de la société, ils ne voient que ruines et calamités. Le pape exprimait alors son complet désaccord avec ces prophètes de malheur, qui annoncent toujours des catastrophes, comme si le monde était près de sa fin. Il y aura toujours des prophètes de malheur dans notre Église pour nous faire croire que tout est fichu, que rien ne va, que tout va se casser la figure. C’est un manque de foi que de croire et de dire cela. "Pourquoi cette agitation et ces pleurs ?" (Mc 5, 39) C’est un manque de foi et d’espérance en Dieu qui est à l’œuvre dans notre monde. C’est un manque de foi et d’espérance que d’oublier que le Seigneur, comme il nous l’a dit, est avec nous tous les jours, jusqu’à la fin des temps. Ne soyons jamais ces prophètes de malheurs mais avec foi et courage, agissons dans l’Église et dans le monde au nom du Christ pour que la Bonne Nouvelle soit entendue et accueillie. Ne nous laissons jamais déstabiliser par les obstacles que nous pouvons rencontrer. L’Esprit travaille et nous guide, soyons-en certains.

Jésus se laisse arrêter

C’est bien le Christ, l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin, qu’il s’agit de regarder et d’écouter encore aujourd’hui, comme saint Paul nous y invite dans la deuxième lecture . "Vous connaissez le don généreux de notre Seigneur Jésus Christ" (2Co 8, 9). "Lui, Jésus, a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères" (1 Jn 3, 16). Le Christ qui était riche s’est fait pauvre. Le Christ de condition divine s’est abaissé. Le maître s’est fait serviteur. Là se trouve le chemin de la fécondité d’une vie, "pour que vous deveniez riches par sa pauvreté". 

Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus n’hésite pas à interrompre son enseignement pour accompagner Jaïre jusque chez lui pour guérir son enfant. Il se laisse arrêter dans sa marche par cette pauvre femme pour la libérer de son mal. Sa vie ne lui appartient plus. Il est donné à ceux qui ont besoin de lui. Il est au service de la mission que lui a confiée son Père. Il va là où son Père l’appelle. Il est alors porteur de vie pour tous. La vie n’a de sens que lorsqu’elle se donne. La vie s’accomplit lorsqu’elle choisit de faire la volonté du Seigneur. En cette fin d’année pastorale, soyons dans la joie et l’action de grâce et renouvelons ensemble notre désir de répondre à l’appel du Seigneur pour que là où nous sommes et où nous serons, nous soyons toujours ses fidèles et bons serviteurs dont il a besoin pour la gloire et de Dieu et le salut du monde. 

Lectures du 13e dimanche ordinaire :

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