"La drogue foule au pied la dignité humaine", s’est exclamé le pape François sur la place Saint Pierre le 26 juin 2024. À l’occasion de la Journée Internationale contre l’abus et le trafic de drogue ce mercredi, le pape François a exceptionnellement interrompu son cycle de catéchèse sur l’Esprit saint. De fait, il a souhaité apporter une réflexion autour de la drogue, à l’heure où sa consommation ne fait qu’augmenter.
Le pape François a ainsi pointé du doigt trois acteurs. Premièrement, le consommateur, souffrant de toxicodépendance. Si celui-ci est responsable de ses agissements, il reste une victime de cet “assassin” qu’est le trafiquant. Voici notre deuxième acteur. Le Pape a dénoncé la logique de pouvoir et d’argent de ces “trafiquants de morts”, qui agissent sur la société en la dévastant. Enfin, les politiques ont aussi leur part de responsabilité lorsqu’il s’agit de la libéralisation des drogues. En effet, en France par exemple, des partis promeuvent la légalisation de certaines drogues comme le cannabis.
Pour le Pape, c’est un “fantasme”. Quand bien même les intentions des politiques seraient louables, des mesures de libéralisation ne sont pas réalistes. Il appelle ainsi la société à la vertu de courage pour qu’elle lutte contre le trafic et la consommation de la drogue, il en va de la dignité de l’homme. Et le Pape d’insister : “[C’est un] devoir moral”. Mais au-delà du préjudice causé à l’homme dans ce qu’il est, François rappelle que le trafic de drogue a un impact sur l’environnement, “dans le bassin de l’Amazonie” par exemple où sont exploitées des forêts et des mines, occupées des terres et trafiquées des espèces sauvages, et tout cela illégalement.
Rien n’est perdu, tout est à jouer !
Mais l’espérance demeure. Le Pape a salué les nombreuses initiatives portées par différentes entités pour lutter contre le trafic et la consommation de drogue, comme les conférences épiscopales qui agissent sur le système en promouvant des politiques “justes” en matière de traitement des victimes de la drogue et de lutte contre le trafic. En effet, lutter contre le trafic de drogue et sa consommation ne suffisent pas. Il faut aussi aider les personnes concernées à retrouver une vie normale et ordonnée. À ce titre, c’est directement sur le terrain que des communautés catholiques agissent pour la réhabilitation des personnes toxicodépendantes.
Si les personnes présentes sur la place Saint-Pierre ont pu se convaincre de leur responsabilité face au fléau de la drogue, ceux-ci n’étaient pas au bout de leur peine. Le Pape a en effet rappelé la fête de saint Pierre et saint Paul le 29 juin, et a à cette occasion encouragé à la prière pour la paix en Ukraine, en Terre sainte et en Birmanie. Enfin, cette intervention hebdomadaire étant la dernière du mois, et juillet étant habituellement un mois d’interruption des catéchèses, François a appelé à ce que “les vacances qui commencent soient l’occasion non seulement de repos physique, mais aussi de renouvellement spirituel”. C’est à un beau programme que nous encourage le Pape !