Volonté d’un père, nom de baptême, entrée en religion, diminutif adopté largement… Chez les saints, tout est bon pour changer de prénom ! Mais alors… quels sont les vrais prénoms des saints ? Comment ont été prénommés, à la naissance, François d’Assise, Padre Pio, Antoine de Padoue, Catherine Labouré et quelques autres ?
François d’AssiseJean
Le fondateur des Frères mineurs, appelé aussi le Poverello en raison de la vie humble et pauvre qu’il prônait, reçoit comme nom de baptême, à sa naissance, en 1181 ou 1182, le prénom Giovanni (Jean), donné par sa mère en l’honneur de l’apôtre saint Jean l’Évangéliste. À ce moment-là, son père était en voyage d’affaires en France. Et la France fit une telle impression au chef de la famille Bernardone qu’il décida à son retour à Assise d’appeler son fils premier né Francesco, en hommage au peuple des "Francs".
Antoine de PadoueFernand
Saint Antoine de Padoue, frère mineur et docteur de l’Église, invoqué traditionnellement pour retrouver des objets perdus, s’appelait Fernando Martins de Bulhões. D’origine portugaise, il entre à 15 ans chez les Chanoines Réguliers de Saint Augustin à Coïmbra où il est ordonné prêtre. En 1220, bouleversé par la vie des franciscains martyrs du Maroc, il rejoint les disciples de saint François d’Assise et prend le nom de frère Antoine. "Il ne se contentait pas d'avoir seulement changé l'habit de saint Augustin en celui de saint François, mais il voulait aussi changer de nom et se rendre inconnu de ses amis et de ses parents, afin de pouvoir mener une vie cachée en Jésus-Christ ; et il ne s'appelait plus Fernand mais Antoine", raconte le père Ubaldus da Rieti dans son livre La Vie de saint Antoine de Padoue. Il choisit le prénom Antoine en hommage à saint Antoine le Grand, père du monachisme.
BonaventureJean
Saint Bonaventure, frère mineur et docteur de l’Église, a été baptisé sous le nom de Jean. Il prend le nom de Bonaventure lors de son entrée dans les ordres à l’âge de 22 ans. Dès le début de sa vie religieuse, il se distingue par sa connaissance de l'Écriture et des principaux théologiens de son temps.
Rita de CasciaMarguerite
Sainte Rita, connue comme étant la sainte patronne des causes désespérées, se prénommait en réalité Margherita (Marguerite) Lotti. Mariée à un homme violent, puis veuve, elle entre dans l’ordre des Augustines et prend le nom de sœur Rita de Cascia.
Catherine LabouréZoé
Sainte Catherine Labouré est née Zoé Labouré. Elle vient au monde le 2 mai 1806 dans un petit village de Bourgogne, Fain-les-Moutiers, mais ne garde le prénom de Zoé que 24 heures. Au lendemain de sa naissance, elle reçoit, en même temps que le baptême, le prénom de Catherine. Fille de cultivateurs aisés, elle est la huitième de dix enfants. Elle n’a que 9 ans lorsque sa mère meurt. Catherine, en larmes, monte alors sur une chaise pour embrasser la statue de la Sainte Vierge et dit : "Maintenant, tu seras ma maman". En janvier 1830, elle commence son postulat chez les Filles de la Charité. De juillet à décembre 1830, alors jeune novice des Filles de la Charité, elle reçoit l’immense faveur de s’entretenir trois fois avec la Vierge Marie. Ces apparitions conduiront à la création de la Médaille Miraculeuse.
BernadetteMarie-Bernarde
Connue sous le nom de Bernadette, la petite voyante de Lourdes se prénommait Marie-Bernarde à l’état civil. A 14 ans, elle est témoin de 18 apparitions de la Vierge, au creux du rocher de Massabielle, entre février et juillet 1858. Le 11 février 1858, la jeune fille voit la Vierge Marie pour la première fois. Elle la décrira ainsi : "Une dame habillée de blanc ; elle avait une robe blanche, un voile blanc, une ceinture bleue et une rose jaune sur chaque pied". Bernadette entre en juillet 1866 chez les Sœurs de la Charité de Nevers à Saint-Gildard et prend le nom de sœur Marie-Bernard.
Marie-Antoine de LavaurLéon
Le révérend père Marie-Antoine de Lavaur, déclaré vénérable le 23 janvier 2023, est né sous le nom de Léon Clergue à l'état civil. Prêtre capucin appelé aussi “l’Apôtre du Midi” ou encore “le Saint de Toulouse”, il consacre sa vie à convertir les âmes. Ordonné prêtre le 21 septembre 1850, il intègre le noviciat des Frères mineurs capucins le 13 juin 1855, jour de la fête de saint Antoine de Padoue. C’est pourquoi il prend le nom de père Marie-Antoine. Il fait sa profession religieuse un an après, le 13 juin 1856.
Zélie MartinMarie-Azélie
La mère de sainte Thérèse de Lisieux, appelée sainte Zélie Martin, se prénommait en réalité Marie-Azélie. Un diminutif qu’elle a adopté elle-même puisqu’elle signait ses nombreuses lettres "Zélie".
Padre Pio François
Padre Pio se prénomme à l’état civil Francesco Forgione, sa mère ayant une grande dévotion envers saint François d'Assise. En 1903, il entre chez les frères mineurs capucins. Il est ordonné diacre le 18 juillet 1909 dans le couvent de Morcone et prend alors le nom de frère Pio, en hommage au pape Pie V. En 1910, il est ordonné prêtre et envoyé au couvent de Pietrelcina, puis en 1916 au couvent de San Giovanni Rotondo, où il passe le reste de sa vie. Il est déclaré saint sous le nom de saint Pio de Pietrelcina.
Jean Paul II Karol
Saint Jean Paul II explique dans sa première encyclique Redemptor hominis (1979) pourquoi il a fait le choix de ce double prénom. Baptisé Karol par ses parents en hommage au bienheureux Charles d’Autriche, le pape polonais a souhaité s'inscrire dans la lignée de ses trois prédécesseurs qui ont œuvré pour le Concile Vatican II. : "J'ai voulu porter les noms mêmes qu'avait choisis mon très aimé prédécesseur Jean-Paul Ier. Déjà en effet, le 26 août 1978, lorsqu'il déclara au Sacré Collège qu'il voulait s'appeler Jean-Paul - un tel double nom était sans précédent dans l'histoire de la papauté -, j'avais vu là un appel éloquent de la grâce sur le nouveau pontificat. Ce pontificat n'ayant duré qu'à peine 33 jours, il m'appartient non seulement de le continuer, mais, d'une certaine manière, de le reprendre au même point de départ. Voilà ce que confirme justement le choix que j'ai fait de ces deux noms. En agissant ainsi, suivant l'exemple de mon vénéré prédécesseur, je désire comme lui exprimer mon amour pour l'héritage singulier laissé à l'Église par les Pontifes Jean XXIII et Paul VI, et aussi ma disponibilité personnelle à le faire fructifier avec l'aide de Dieu."