"Je tenais à mieux connaître mon saint patron", confie François, la cinquantaine, marié et père de famille, pour expliquer sa présence à la marche spirituelle organisée par Aleteia du 3 au 9 juin derniers. Un patronage qui lui est d’autant plus cher qu’il est né un 17 septembre, le jour où la Famille franciscaine fait mémoire des stigmates de saint François d’Assise, dont l’Église fête les 800 ans cette année. "C’était aussi l’occasion de rendre grâce pour une guérison après une dépression. Une guérison survenue un 4 octobre (jour de la fête de saint François d’Assise, ndlr) !", ne manque-t-il pas de souligner, attentif aux dates.
Les raisons qui ont poussé les pèlerins à prendre la route d’Assise en ce début du mois de juin sont nombreuses : découvrir saint François, allier marche, culture et spiritualité, prendre du recul sur sa vie, vivre une parenthèse au cœur d’un deuil, confier des intentions de prière… D’autres en revanche n’avaient pas d’attentes particulières, à l’instar de Brigitte, 62 ans, originaire de Seine-et-Marne : "C’est une amie, que j’ai rencontrée au parcours Alpha, qui m’a entraînée là-dedans ! Au début j’étais sur mes gardes, je craignais le jugement, l’intolérance. Je me suis dit qu’au pire je passerais une mauvaise semaine ! Finalement, je me suis sentie bien, accueillie comme je suis, sans aucun jugement."
Des grâces de connaissance
Vraie grâce que de visiter ces lieux qui incarnent la vie de saint François ! Se glisser dans les grottes au creux desquelles il se retirait, prier à l’endroit précis où il a reçu les stigmates, contempler les bures rapiécées et les pauvres chaussures qu’il a portées… Suivre saint François à la trace ne laisse pas indifférent. "Plusieurs fois, j’ai cru que mon cœur allait exploser", confie Jany, 68 ans, venue de Bretagne. Fonte Colombo, la Foresta, Greccio, Poggio Bustone, la Verna, Assise… Autant de lieux dans lesquels saint François a laissé son empreinte et qui rayonnent encore aujourd’hui de sa présence. "Avant, pour moi, saint François se résumait à Assise, mais je me rends compte qu’il a beaucoup rayonné tout autour d’Assise", souligne Gwénola, 56 ans, médecin et animatrice TeenSTAR. Quant à Serge, installé à Bangkok depuis sa retraite il y a une dizaine d’années, il ne cache pas son "grand ébahissement devant le culte de la pauvreté prôné par saint François", ni sa "fascination pour cet homme qui a su attirer 5.000 frères dans ses pas".
Nourris par les lectures évoquant la vie de saint François, et notamment par les textes de Thomas de Celano, premier hagiographe du Poverello, sélectionnés par le guide-conférencier François Molliet, les pèlerins sont peu à peu devenus des témoins privilégiés du "mariage" de saint François avec Dame Pauvreté. "Découvrir le contexte dans lequel saint François a évolué permet de mieux le connaître, de mieux le comprendre, d’enlever la distance", constate une autre Brigitte, de la Drôme, qui a à cœur de révéler, à travers les parcours qu'elle propose, les talents de chacun. Une rencontre intime avec le saint d’Assise qui n’en reste pas là. Pour Brigitte, faire la connaissance de saint François invite à se poser des questions sur la manière dont on conduit sa vie. "Lui a fait le choix radical de la pauvreté, et nous aujourd’hui ? Quels sont les fondements de notre vie ? Sur quoi basons-nous notre vie ?", interroge-t-elle.
Des grâces de foi, de paix et d’espérance
Au-delà du modèle de sainteté offert par saint François, la messe quotidienne, les homélies du père Étienne Méténier, l’esprit de pèlerinage… Tout ceci a contribué à fortifier la foi des pèlerins. Confirmée en 2021, Sylvie, 50 ans, confie être arrivée "avec beaucoup de questions par rapport à la foi, à la Bible, à Dieu". "J’ai reçu énormément de réponses, à travers les homélies du prêtre et mes échanges avec les autres", se réjouit-elle. "Cela m’a apaisé. J’ai fait des petits pas vers Dieu."
Constance, partie avec sa fille, témoigne de la "force et de la puissance des homélies" écoutées chaque jour. Des prêches percutants, révélant tout l’amour que Dieu a pour chacune de ses créatures et invitant à agir, ici et maintenant, pour accomplir la vocation de chaque homme à aimer et se donner. "Je reviens transformée", assure Aline, 66 ans, réflexologue. "Cette marche m’a aidée à avancer dans ma foi, à discerner ce pour quoi je suis faite. Les homélies m’ont ouvert le cœur, et donné envie de me rapprocher de communautés pour aider". Serge confie combien les paroles du prêtre l’ont "nourri et amené à réfléchir sur ses petites faiblesses personnelles".
Quant à François, il repart rempli d’espérance. Si saint François, à l’échelle d’une vie qui n’a duré que 44 ans, a autant marqué l’Église en revenant à l’Évangile, alors, avec les saints, le monde peut changer. "On est fait pour être saint, et le témoignage des saints va rendre la foi au monde !", s’exclame-t-il.
La grâce du groupe
Personne ne se connaissait, nul ne s’est choisi, mais la grâce du groupe a très vite opéré. Amenés à vivre ensemble durant une semaine, parfois même à partager la même chambre, les pèlerins ont appris à se connaître et ont créé des liens d’amitié. "Habituellement, je ne suis pas fan des grands groupes, mais là, il y a une osmose incroyable", témoigne Brigitte.
Une bienveillance, une attention portée à chacun, une chaleur que tous ont souligné. "J’ai été frappé par la bonne humeur du groupe, j’ai rencontré de belles personnes", affirme Éric, 56 ans, agent immobilier. Pour Jany, cela tient au fait que le groupe était "nourri à la Source". "Chaque personne m’a apporté quelque chose", renchérit Valérie, 59 ans, consultante en ressources humaines. "Pas forcément à travers de longues conversations, mais dans la manière d’être présente, dans la façon de s’agenouiller, de prier…" Un petit goût de la fraternité vécue par saint François et ses frères !