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Une nouvelle église détruite dans le Haut-Karabagh

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L'église de la Sainte-Ascension de Latchine avant sa destruction.

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Cécile Séveirac - publié le 26/05/24
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Des images satellitaires circulant depuis le 11 mai 2024 montrent la destruction totale de l'église de la Sainte-Ascension située sur le corridor de Latchine, dans le Haut-Karabagh sous contrôle azéri. Quelques semaines plus tôt, d'autres images montraient la disparition de l'église Saint-Jean-Baptiste de Chouchi et de son cimetière.

Une de plus. Selon des images satellitaires diffusées le 11 mai 2024 par le directeur de la Fondation pour l’Étude de l’architecture arménienne, Raffi Kortoshian, l'église de la Sainte-Ascension de Latchine, au Haut-Karabagh, a été entièrement rasée. Une destruction qui intervient très peu de temps après la révélation de celle de l'église Saint-Jean-Baptiste de Chouchi, début avril 2024. Les premières fondations de cette église de Latchine avaient été posées en 1996. Le 18 août 2022, elle accueillait sa dernière messe selon la liturgie de l'église apostolique arménienne, avant que le village ne soit laissé à l'Azerbaïdjan. De nombreux médias arméniens avaient ensuite relayé l'information selon laquelle l'église devait être transformée en mosquée.

Un patrimoine en danger de disparition

Outre ces deux églises, de nombreuses autres destructions ont déjà été recensées dès la guerre des 44 jours, en 2021. Contrainte à l'exil depuis la conquête du Haut-Karabagh en septembre 2023 par l'Azerbaïdjan, la population arménienne n'est plus en mesure de protéger son patrimoine multiséculaire. Essentiellement religieux, il regroupait avant l'offensive de 2023 près de 4.000 monuments, dont 33 ensembles monastiques, 252 églises, 83 chapelles, 1.840 khatchkars et 218 cimetières, selon le dernier inventaire établi à la fin de la période soviétique. Un rapport émis en décembre 2023 par le collectif Caucasus Heritage Watch composé de chercheurs et d'archéologues arméniens, répertorie ainsi 44 sites, en très grande majorité des églises et cimetières chrétiens, "menacés, détruits ou endommagés" depuis 2021.

L’ONU, à travers l’Unesco, dispose de moyens concrets pour préserver ce patrimoine inestimable comme l’envoi de délégations pour contrôler les différents sites, dresser un état des lieux actualisé du patrimoine et le mettre sous protection internationale. L'Unesco en avait fait la proposition en 2020, mais une telle mission ne peut être engagée qu'avec l'accord des parties au conflit. "Nous appelons à une action concertée pour assurer la protection des biens culturels et religieux des communautés dans la région, conformément à la convention de la Haye de 1954, ratifiée par l’Azerbaïdjan en 1993", avait notamment déclaré l'Oeuvre d'Orient le 26 avril 2024 après la destruction de l'église de Chouchi, avant de "demander à l'Azerbaïdjan d’accepter la mission d’experts indépendants de l’UNESCO." Demande qui n'a pour l'heure toujours pas été entendue.

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