Agathe et Lucie sont nommées en premier dans la Prière eucharistique. Agathe de Catane et Lucie de Syracuse sont deux grandes saintes de Sicile, vierges et martyres, mais l’Eglise a aussi canonisé Rosalie, Nymphe, Olive et Christine de Palerme. Faisons connaissance avec ces belles siciliennes encore vénérées aujourd’hui pour leur foi.
Agathela bonté
Son nom, d’origine grecque, signifie bonté. Agathe est une jeune aristocrate de Catane, réputée pour sa beauté. Elle refuse d’épouser Quintien le gouverneur romain de Palerme, fou amoureux d’elle. Agathe est torturée, on lui arrache d’abord les seins avec des tenailles. Saint Pierre vient la guérir en prison. Elle meurt en 251 sur des charbons ardents. Elle protège Catane des éruptions de l’Etna. Après l’invasion de la Sicile, les Normands rapportent des reliques de la sainte jusqu’en Normandie, via l’Auvergne, comme en attestent aujourd’hui, un chemin de Sainte Agathe dans le Livradois-Forez et des vitraux du XIIIe siècle à la cathédrale de Clermont-Ferrand.
Sainte Agathe, souvent représentée portant ses seins sur un plateau, est notamment la patronne des nourrices. Elle est fêtée le 5 février, à Catane, mais aussi en Savoie, dans le massif des Bauges. A Grésy-sur-Isère, les boulangers fabriquent des nichons de sainte Agathe. Ailleurs, on vend des mains de sainte Agathe (sainte Agathe aurait eu la main coupée en cherchant à protéger ses seins). « Si tu sèmes tes poireaux à la Sainte Agathe, pour un brin t’en auras quatre » dit-on encore dans les Deux-Sèvres.
Luciela lumière
Lucie (du latin Lux la lumière) naît à Syracuse à la fin du IIIe siècle. Comme Agathe, elle grandit en sagesse et en beauté dans une famille noble. Elle refuse un riche fiancé pour garder sa pureté pour le Christ. On la dénonce comme chrétienne (nous sommes sous Dioclétien). On lui arrache d’abord les yeux. Elle en aurait retrouvé de plus lumineux ! Son culte est associé à la lumière du Christ. Sa fête est le 13 décembre, jour du solstice d’hiver dans l’ancien calendrier julien. « A la sainte Luce, le jour croît du saut d’une puce. » Elle est très fêtée en Suède où les nuits d’hiver sont particulièrement longues. Son culte s’est répandu au Moyen âge dans tout l’Occident, notamment en Corse, dans une vingtaine de sanctuaires dont Sainte-Lucie-de-Tallano.
Rosaliela rose et le lys
Depuis 1624, elle est la principale patronne de Palerme, port et capitale de la Sicile. Rosalie de Sinibaldi vit au XIIe siècle. La légende lui prête une généalogie royale (la rose) qui la fait descendre de Charlemagne. Elle aurait fui la maison paternelle à 14 ans pour préserver sa virginité (le lys) en allant vivre en ermite dans une grotte. Son sanctuaire est situé sur le monte Pellegrino, où son corps aurait été retrouvé au XVIIe siècle. Elle sauve Palerme de la peste. Le Festin de Sainte Rosalie, mi-juillet, est une grande fête populaire à Palerme. La procession est menée par la Confrérie de Sainte Rosalie, avec abondance de chars fleuris, chants et plats locaux.
Nymphela confession de la foi
Palerme compte quatre saintes patronnes : Rosalie, Nymphe (Ninfa), Olive et Christine. Nymphe vit au IVe siècle. Elle se convertit au christianisme contre l’avis de son père, préfet de Palerme sous l’Empire romain. Torturée, emprisonnée, libérée par un ange, elle réussit à prendre la mer avec d’autres chrétiens. Partout, elle confesse sa foi au péril de sa vie. Ses reliques transportées à Rome la rendent populaire. Sainte Nymphe est fêtée le 10 novembre dans l’église orthodoxe.
Olivela propagation de la foi
Sainte Olive, originaire de Palerme, est une jeune chrétienne enlevée par des pirates qui l’emmènent à Tunis, où elle sera torturée puis décapitée au Ve siècle. Elle avait réussi à convertir de nombreux pauvres autour d’elle. La cathédrale de Tunis est placée sous le patronage de saint Vincent de Paul et de sainte Olive.
Christinela persévérance
Sainte Christine de Tyr vit en Toscane sous Dioclétien. Elle subit de multiples supplices, mais continue de briser les idoles et de proclamer sa foi. Ses reliques transférées en Sicile en font l’une des quatre saintes patronnes de Palerme.