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Cinq paroles à échanger avec un proche en fin de vie

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Mathilde de Robien - publié le 09/05/24
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"Pardon", "merci", "adieu"… Cinq paroles à échanger avec une personne en fin de vie pour se dire au revoir dans la paix et l’espérance.

L’éducation, la bienséance, la pudeur… Tout cela empêche parfois de dire les choses. Lorsqu’une personne aimée vit ses derniers jours, il est temps de laisser tomber les masques. Pour partir en paix, une personne en fin de vie peut avoir besoin d’exprimer ses sentiments, de parler en vérité. Tugdual Derville, porte-parole d’Alliance Vita et auteur du récent ouvrage Docteur, ai-je le droit de vivre encore un peu ? (Salvator), appelle à "sortir de notre trop grande réserve" pour faire éclore ces échanges qui n’avaient peut-être jamais eu lieu auparavant. "Les derniers temps d’une personne sont des temps de vie d’une densité qui peut surprendre", souligne-t-il. Il rappelle cinq paroles à échanger, lorsque les circonstances le permettent, avec un proche en fin de vie. 

1"Je te demande pardon"

Se demander pardon, mutuellement, pour des blessures, petites ou grandes, constitue un premier pas vers une forme de libération. Même s’il n’y a pas eu de disputes récentes ou de brouilles qui durent depuis des années, même si les relations sont bonnes, il est bon d’échanger une demande de pardon. En prenant le temps d’identifier ce qui reste sur le cœur : "Pardon de ne pas avoir été suffisamment présent", "pardon pour mes maladresses ou mes emportements", etc… Demander pardon est loin d’être facile ou agréable. Cela demande une certaine humilité. Mais dans ce temps si précieux de la fin de vie, l’heure est à l’authenticité. 

2"Je te pardonne"

Accorder son pardon, même pour des petites choses, est libérateur à bien des égards. Cela libère les deux personnes, renouvelle la relation et apporte la paix. Une paix durable. Les proches comme la personne en fin de vie ont besoin de se quitter en paix. "Dans ce moment-là, jaillissent souvent des mots inespérés qui peuvent émerveiller ; il peut se passer des choses qui ne s’étaient jamais passées. La proximité de la fin débarrasse de tous les masques, il ne reste plus qu’un cœur à cœur", souligne Tugdual Derville. 

3"Merci"

Des deux côtés, le temps est aussi venu de remercier l’autre, d’exprimer sa gratitude pour tout ce qu’il est, tout ce qu’il a donné, offert, permis de vivre… Cela demande d’ouvrir les yeux sur tous ces cadeaux, ces sacrifices, offerts généreusement, parfois inconsciemment. Il est temps de les mettre en lumière et de dire merci.

4"Je t’aime"

Il nous arrive parfois de vivre à distance des uns des autres, même lorsqu’on appartient à la même famille, et de ne pas arriver à exprimer ses sentiments, à dire "je t’aime". "Quand s’approche la fin de vie, ce qui semblait impossible à dire devient possible", engage Tugdual Derville. L’un comme l’autre peut avoir besoin de dire et d’entendre "je t’aime". 

5"Adieu"

Il est bon de pouvoir se dire "au revoir". D’une certaine manière, cela autorise la personne en fin de vie à partir. "Tout est accompli", disent les Écritures. Une façon de se détacher de la vie terrestre pour entrer dans la vie éternelle. Pour Tugdual Derville, un enjeu de chasteté se dessine à ce moment-là : la personne en fin de vie est amenée à se laisser déposséder, dépouiller, à tout laisser derrière elle, à commencer par les personnes qu’elle aime, pour naître à un nouvel ailleurs. Car "nos proches ne nous appartiennent pas", souligne Tugdual Derville.

Quand les paroles ne sont plus possibles

Lorsque les échanges sont possibles, ces quelques paroles permettent de se dire adieu dans la paix et l’espérance. Mais les circonstances n’offrent pas toujours un tel espace. La personne en fin de vie n’est parfois plus en capacité de parler. Toutefois, son langage corporel peut être éloquent. "Le nôtre aussi est bienvenu, en complément de nos paroles : tenir la main, caresser la tête…", suggère Tugdual Derville. Là encore, il s’agit de passer outre une certaine pudeur pour se laisser inspirer, trouver les gestes qui expriment le pardon, la gratitude, l’amour… 

Il arrive aussi qu’un décès soit soudain, brutal. En ce cas, les proches peuvent avoir l’impression que ces derniers instants leur ont été volés, et regretter que certaines paroles n’aient pu être dites. Culpabiliser n’arrange rien. En tant que chrétien, nous croyons à la communion des saints. Ces paroles peuvent être prononcées intérieurement, avec cette assurance qu’elles feront leur chemin et que nos proches défunts en bénéficieront à leur façon, aux côtés du Père.

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