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Pourquoi parle-t-on de “nouveauté pascale” ?

Kobieta z kubkiem kawy wpatruje się w mglisty poranek we wschodzące słońce
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Jean-Michel Castaing - publié le 26/04/24
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En instaurant un monde nouveau, Jésus ne fait pas de la Résurrection un miracle ou une exception au monde ancien, mais plutôt la première conséquence de cette nouveauté. Cette nouveauté est celle de la loi de l’amour absolu.

On pourrait penser que la résurrection de Jésus est une exception à la loi du triomphe universel de la mort. Dans cette optique, Pâques ferait mentir la sentence de Staline : "À la fin, c’est toujours la mort qui gagne." Cependant, envisager la Résurrection comme un simple miracle qui viendrait transgresser la loi d’airain de la fatalité de la mort, c’est passer à côté de la signification de Pâques et de la nouveauté divine et définitive qu’elle apporte. Si la Résurrection introduit du neuf dans notre monde, ce n’est pas d’abord parce qu’elle contrevient à la loi immémoriale de la mort mais parce qu’elle est l’effet d’une nouvelle loi introduite dans l’histoire par Jésus. Laquelle ? Tout simplement la loi de l’amour vécu jusqu’au bout, amour absolu sans repli sur soi ni restriction.

La loi nouvelle de l’Amour absolu

En effet, c’est parce qu’il a aimé les hommes jusqu’à l’extrême (Jn 13, 1) que Jésus est ressuscité. Non seulement le Christ a édicté la loi de l’amour, mais surtout il l’a vécue jusqu’à la mort, c’est-à-dire absolument, sans restriction, en y mettant toute sa personne. Et, cela, nul ne l’avait jamais fait dans l’histoire avec une telle pureté et une telle intensité ! 

Aussi, avec Jésus, une nouvelle loi fait-elle son apparition dans le monde : celle de l’Amour absolu. Désormais, la mort n’a plus le dernier mot en imposant aux hommes sa contrainte de fer. Avec Jésus, qui fait mentir le "petit père des peuples", à la fin, c’est désormais l’Amour qui gagne ! Voilà pourquoi la nouveauté pascale est déjà active le Vendredi saint — ce qui explique les nombreux phénomènes cosmiques relatés par les évangiles ce jour-là : terre qui tremble, tombeaux qui s’ouvrent… (Mt 27, 52). Cette nouveauté a d’ailleurs été décidée le Jeudi saint, puisque c’est à la Cène que Jésus a choisi de vivre l’amour jusqu’au bout. Car la loi d’Amour ne peut être que volontaire et libre, non seulement pour ceux qui la vivront après lui, mais d’abord pour son initiateur lui-même — un amour contraint étant une contradiction dans les termes. Dès le Jeudi saint, afin d’introduire dans le monde la loi fondamentale de la charité, Jésus a pris consciemment et volontairement la décision de donner sa vie aux hommes en leur livrant son corps (le corps constituant la personne), conscient qu’il était qu’avec cette décision un nouveau monde allait naître.

Une loi nouvelle marquée par la joie du service 

Pour toutes ces raisons, la Résurrection ne représente pas une exception à la loi de la nature mais, beaucoup plus fondamentalement, l’effet de la nouvelle loi de l’Amour que Jésus est venue révéler et édicter en venant parmi nous — loi qui est celle de l’Être de Dieu Lui-même, Dieu étant Amour (1 Jn 4,8). Ainsi, la mort est vaincue non par un miracle, par une dérogation aux lois de la nature, mais par l’Amour. Celui-ci est plus fort qu’elle. La Résurrection dépasse de la sorte le vœu de l’auteur du Cantique des cantiques (Ct 8,6). Sur le Calvaire, la mort n’a pas eu le dernier mot : c’est l’amour, la miséricorde et le pardon qui l’ont emporté. Voilà pourquoi la Résurrection est la conséquence logique de la nouvelle loi qui gouverne le monde avec Jésus — loi qui est proposée à notre foi et qui a besoin d’elle pour entrer dans nos existences. 

La Croix apporte une nouveauté radicale dans le monde.

Désormais, la Croix apporte la nouveauté radicale dans le monde parce qu’elle entraîne notre résurrection grâce à laquelle nous menons une vie nouvelle — résurrection partielle mais qui sera définitive à la fin des temps. Les disciples du Christ ne ploient plus sous le joug de la mort mais deviennent libres : accomplies dans le feu de l’Esprit d’amour, les tâches les plus dures ne représentent plus des corvées mais des œuvres assumées dans la joie pascale de servir notre prochain, servir nos nouveaux frères et sœurs que Pâques nous donne.

Le crucifix pendu au mur et la maman de Don Bosco

Un épisode de la vie de Don Bosco illustre parfaitement la nouveauté pascale. Sa mère était une chrétienne accomplie. À 65 ans, elle rejoint son fils pour s’occuper des enfants du patronage qu’il a fondé. Cette nouvelle activité lui donne beaucoup de peine : elle n’a jamais eu autant de travail ! Un jour, elle se plaint à lui : les gamins sont décidément trop insupportables ! Elle le supplie de la laisser repartir chez elle pour filer tranquillement son lin. Pour toute réponse, Don Bosco montra de la main à sa mère le crucifix pendu au mur. La maman comprit ; ses yeux se remplirent de larmes. "Tu as raison, dit-elle, tu as raison." Et elle redescendit remettre son tablier. Une nouvelle fois, la Croix lui avait fait don de la force de vivre dans le monde nouveau de la Résurrection où régner, c’est servir.

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