Qu’est-ce qu’un homme juste ? Comment peut-on être sûr que la justice règne dans son quotidien et guide chacune de nos actions ? "La justice et les vertus qui lui sont reliées sont la voie ordinaire par laquelle nous recevons la plénitude de Dieu", avait écrit saint Henry Newman. Lors de l’audience générale de ce mardi 3 avril, le pape François a brossé le portrait de "l’homme juste". Poursuivant son cycle de catéchèses sur les vertus cardinales, il a médité sur la justice, "la vertu sociale par excellence, […] qui cherche à régler avec équité les relations entre les personnes".
"La justice est fondamentale pour la coexistence pacifique dans la société", a déclaré François, soulignant qu’un monde où prévaudrait "la loi du plus fort" serait "un monde dans lequel il est impossible de vivre, il ressemblerait à une jungle". "Sans justice, il n’y a pas de paix", a-t-il martelé. Il a alors dépeint les grands traits de l’homme qui pratique cette vertu dans "la vie quotidienne". "L’homme juste est droit, simple et franc, il ne porte pas de masque, il se présente tel qu’il est, il a un parler vrai", a-t-il assuré, invitant à bannir "les demi-vérités, les discours subtils qui cherchent à tromper le prochain, les réticences qui cachent les véritables intentions".
Merci et pardon
Mais, surtout, l’homme juste emploie souvent le mot "merci" car "quel que soit notre effort pour être généreux, nous restons redevables à notre prochain", a poursuivi le chef de l’Église catholique. Dire "merci", c’est faire acte d’humilité, c’est reconnaître que l’autre nous apporte et qu’il est important pour nous. De même, s’il commet une erreur, "l’homme juste s’excuse toujours", a ajouter François. Là encore demander pardon, loin d’être une faiblesse, est une grande force.
L’homme juste "ne se préoccupe pas seulement de son propre bien-être individuel, mais il veut le bien de toute la société", a encore assuré le Pape. Et "dans certaines situations, il va jusqu’à sacrifier son bien personnel pour le mettre à la disposition de la communauté". Enfin, a affirmé François, l’homme juste est "exemplaire dans […] la promotion de la légalité", il a "horreur des recommandations et n’échange pas de faveurs", il évite "la calomnie, le parjure, la fraude, l’usure, la moquerie, la malhonnêteté". Et le Pape de conclure : il "maintient la parole donnée, rend ce qu’il a emprunté, reconnaît un juste salaire aux ouvriers".