Steven Limbani Kassimu est diacre à la paroisse Saint-Martin de Porres, dans le diocèse de Mangochi (à prédominance musulmane), au Malawi, en Afrique. "Je suis le cinquième d'une fratrie de six enfants d’une famille musulmane", confie-t-il à Aleteia précisant que dans son pays, l'islam est la deuxième religion après le christianisme. Élevé dans la religion musulmane, Steven passe néanmoins sa scolarité dans une école tenue par des religieux catholiques. "Dans cette école primaire, nous avions l'habitude de célébrer l'Eucharistie le dernier vendredi du mois et nous étions invités à y participer tous, quelle que soit notre religion", se souvient-il ainsi. "J’étais à chaque fois marqué par la façon dont les prêtres de l'époque prononçaient l'homélie. Cela me donnait envie d’être prêtre à mon tour, pour pouvoir en dire également, alors que je n’étais même pas converti !" Porté par cette envie, le jeune garçon va apprendre en cachette le catéchisme de l'Église catholique, et c'est au lycée qu'il ose enfin exprimer son désir : il veut devenir prêtre.
Pour ses parents, l’annonce est très mal accueillie et cela va semer la confusion dans la vie de l’adolescent. "Étant le seul enfant de la fratrie à être allé à l’école, les membres de ma famille attendaient beaucoup de moi, or le fait d'adhérer au christianisme représentait une offense pour eux", raconte-t-il pudiquement.
La puissance de Dieu
Pourtant le jeune homme ne vacille pas dans son choix et poursuit sa formation jusqu’à ses 18 ans, en 2012, où il reçoit les sacrements du baptême, de la confirmation et de l'Eucharistie. "Les relations avec mes parents ont continué à être tendues, jusqu'à ce que je termine mes études de philosophie. Il est vrai que ma conversion de l'islam au catholicisme a été un sérieux défi pour eux", reconnait-il encore, rendant néanmoins grâce à Dieu, d’avoir pu être hébergé dans les locaux d’une radio chrétienne pour laquelle il travaillait, Radio Maria, avant d’entrer au séminaire, quand ses parents ne voulaient plus l’accueillir. Mais Steven l’affirme haut et fort, il a vu et reconnu la puissance de Dieu, tout au long de son parcours. "Bien que mon père ne se soit pas converti au catholicisme avant sa mort, ma mère est aujourd’hui convertie et elle est entrée en catéchuménat".
Et, chose très belle, Steven confie que la conversion de sa mère a eu lieu le jour de son ordination diaconale, le 20 mai 2023. Quant à son petit frère, le sixième et dernier de la fratrie, "il s’est également converti et a été baptisé et confirmé il y a environ cinq ans", se réjouit le diacre qui conclut, fort de son expérience personnelle, "Dieu est au centre de l'histoire de notre salut. Nous ne lui répondons positivement ou négativement qu'en fonction de l'exercice de notre liberté. Mais en ce qui me concerne, j'ai vu la puissance de Dieu".