Le père Matthieu Raffray, prêtre de l’Institut du bon pasteur, enseignant de théologie à Rome et influenceur sur les réseaux sociaux, est sous le feu des projecteurs après des propos jugés controversés sur l’homosexualité. Tout commence le 17 mars quand le site "le coin des LGBT+" publie sur son compte X un extrait vidéo de l’abbé dans laquelle il affirme : "Nous avons tous des faiblesses, celui qui est gourmand, celui qui est colérique, celui qui a des tendances homosexuelles. Tous les péchés, tous les vices qui peuvent exister dans l’humanité et contre lesquels on peut lutter." "Je subis depuis ce matin une vague de haine de la part des LGBT parce que j’ai dit que l’homosexualité est un péché. Ils ne savent même pas ce que ça veut dire, mais ils m’insultent dans les commentaires, au nom de l’amour", s’est défendu le père Matthieu Raffray. En réaction le prêtre, qui est également professeur de théologie à Rome, a appelé ses 60.000 abonnés à "défendre la foi et la morale chrétienne, avec respect et charité".
La polémique est arrivée sur le bureau d’Aurore Bergé, ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, qui a dénoncé le 20 mars "des propos insupportables relatifs à l'homosexualité". "Je ne laisserai rien passer face à la haine, quelle qu'elle soit", a-t-elle ajouté. La membre du gouvernement a demandé à la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) de procéder à un signalement au procureur de la République sur le fondement de l'article 40. Ce texte oblige "toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit" "d'en donner avis sans délai au procureur de la République". "Les prétendues "thérapies de conversion" sont illégales depuis 2022. Parler d’homosexualité comme d’une faiblesse est honteux", a ainsi réagi la DILCRAH en ciblant l’abbé Matthieu Raffray.
À ce jour, le prélat n’a toujours pas de retour de la justice mais se dit "scandalisé car c’est une atteinte à l'enseignement de l'Église. Je trouve cela très inquiétant qu’une ministre souhaite faire condamner une doctrine religieuse", précise-t-il à Aleteia. Par ailleurs, "je refuse l’accusation d’homophobie d’autant plus que dans mon métier de prêtre je fais attention à ne pas blesser les gens. Je fais une stricte distinction entre les actes et les personnes".