Se comparer aux autres, avoir peur de ne pas être à la hauteur, avoir l’impression de duper son entourage… Autant de pièges mentaux révélateurs du syndrome de l’imposteur. Une conséquence d’un manque de confiance de soi qui toucherait 60 à 70% de la population, majoritairement des femmes, souvent brillantes, selon Élisabeth Cadoche et Anne de Montarlot, auteurs du Syndrome d’imposture (les Arènes). Un frein psychologique qui n’a pas de domaine réservé - il concerne aussi bien la vie privée, intime que professionnelle -, mais qui se manifeste d’ordinaire à des moments charnières de la vie : entrée dans les études supérieures, arrivée d’une promotion, naissance d’un enfant… Comment se libérer de ce piège mental qui peut gâcher la vie ?
Un premier pas consiste à relire son histoire, à chercher, dans le passé, les attitudes ou les phrases qui pourraient être à l’origine de ce sentiment d’infériorité infondé. Sentiment qui peut aussi être nourri par le tempérament, l’environnement, le rang dans la fratrie… Ensuite, lorsque la petite voix de l’imposture se fait entendre, il est bon d’établir et de se remémorer une liste d’accomplissements, de qualités personnelles, de réussites professionnelles… Une manière de tenir à l’écart ce murmure railleur et dévalorisant.
Enfin, le plus doux des remèdes, pour les chrétiens, n’est-il pas de puiser dans l'infinie miséricorde de Dieu l’assurance d’être aimé de manière inconditionnelle ? Méditons sans relâche cette parole du Seigneur : "Tu as du prix à mes yeux, tu as de la valeur et je t’aime" (Is 43, 4). L’amour inconditionnel de Dieu invite à nous regarder avec la même compassion, la même douceur que celles dont il nous enveloppe, et à accepter nos faiblesses, sans en faire des obstacles incommensurables. Une parole qui nous remet à notre juste place, celle d'enfant de Dieu. N'est-elle pas la première à ambitionner, avant celles de la mère parfaite ou du businessman accompli ?