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Apprendre à prier avec Benoît XVI : “S’adresser à Dieu dans la confiance, la louange et le désir”

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Jean-Michel Castaing - publié le 17/03/24
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Pour nourrir l’"Année de la prière", Aleteia propose une série "Apprendre à prier avec Benoît XVI", inspirée par les catéchèses du pape théologien consacrées en 2011 à "l’homme en prière". Avec le psaume 23, Benoît XVI montre la prière comme un acte d’abandon dans la confiance en Dieu, la louange de sa magnificence et le désir d’habiter dans sa Maison (7/10).

Dans son audience du 5 octobre 2011, Benoît XVI approfondit sa réflexion sur la prière à l’aide du célèbre psaume 23 (ou 22 pour la traduction liturgique de l'AELF) qui assimile Dieu à un berger conduisant son troupeau. En préambule, le Saint-Père remarque que l’image du pasteur et des brebis évoque une atmosphère de confidence et d’intimité, propice à la confiance. Celle-ci est d’autant plus essentielle que, dans le contexte du nomadisme du Moyen-Orient, les troupeaux sont conduits au milieu de terres en grande partie désertiques. Aussi, l’expérience du pasteur qui connaît les oasis et "les prés d’herbe fraîche" est-elle une affaire vitale pour le troupeau. Pareils aux brebis, les croyants s’abandonnent à Dieu en toute confiance parce qu’ils savent qu’Il aura soin d’eux comme le berger de ses brebis. Prier, c’est manifester sa confiance au Seigneur. Cet abandon se manifeste surtout dans les moments où les puissances de la mort se font menaçantes. L’homme de prière garde sa certitude que le Seigneur ne le laissera pas tomber et le conduira en lui faisant traverser le "ravin des ténèbres". La prière nous aide à surmonter les moments angoissants de l’existence en fortifiant la conviction qu’une main charitable, comparable à la houlette du berger, nous conduit : celle du Tout-Puissant.

Pareils aux brebis, les croyants s’abandonnent à Dieu en toute confiance parce qu’ils savent qu’Il aura soin d’eux comme le berger de ses brebis.

Louer la magnificence de Dieu

Benoît XVI observe qu’à partir du verset 5, une nouvelle partie du psaume traite de l’hospitalité généreuse du Seigneur qui "prépare la table" de l’orant. Cette seconde partie est l’occasion pour le psalmiste de mesurer et d’exprimer la générosité, la magnificence de Dieu pour lui. Nourriture, huile, vin : Dieu accueille son fidèle avec munificence. Les paroles du psalmiste montrent que prier consiste également à prendre conscience de l’attention de Dieu pour les hommes, de ses dons toujours plus nombreux, et cela dans des contextes difficiles puisque l’homme de prière se compare à un voyageur accueilli sous une tente hospitalière "devant ses ennemis". 

La prière du désir

Enfin Benoît XVI discerne dans le dernier verset du psaume ("J’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours") l’expression du désir du psalmiste. Toute prière commencée dans la confiance et la prise de conscience des dons divins, s’achève dans le désir d’habiter dans la maison de Celui à qui nous avons remis notre vie, comme les brebis se confient à la houlette du berger. Ce psaume fait bien sûr écho au désir de tout Israélite de retourner au Temple. Mais ce désir est aussi le nôtre aujourd’hui : la métaphore de la maison du Seigneur signifie notre communion avec Lui. En priant, nous manifestons à Dieu que nous voulons vivre avec Lui, et donc chez Lui, dans sa maison, ainsi que le formule expressément le psalmiste. 

Toute prière commencée dans la confiance et la prise de conscience des dons divins, s’achève dans le désir d’habiter dans la maison de Celui à qui nous avons remis notre vie.

Prier avec le Christ

Benoît XVI termine cet enseignement sur la prière en soulignant que celui-ci est éminemment christologique. En effet, le Christ s’est défini comme le bon berger (Jn 10, 11-18). De plus, il nous invite à sa table dans l’Eucharistie. Enfin, il nous ouvre la maison du Père au Ciel par sa Pâque et son Ascension. Ainsi, prier avec les psaumes n’est jamais un exercice abstrait et de haute intellectualité mais une activité très concrète, étayée par des images parlantes et familières, ici celles du pastoralisme. De surcroît, la prière représente une activité soutenue par la présence agissante du Christ dans nos existences — présence à laquelle renvoient tous les psaumes, comme c’est le cas ici avec les images du pasteur, du repas, de la coupe et de la maison. Avec l’exemple de la vie du Christ, les thèmes de la confiance, de la conscience des dons divins et du désir d’habiter dans la maison du Seigneur, deviennent des réalités parfaitement incarnées. La pratique de la prière ne peut que s’en trouver facilitée. 

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