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Mais que fait ce T-shirt sur le blason de la ville d’Argenteuil ?

tunique du Christ
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Mathilde de Robien - publié le 16/03/24
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La tunique du Christ, qu’il aurait portée lors de sa Passion, est conservée dans la basilique Saint-Denys d’Argenteuil, dans le Val d’Oise. Une journée de vénération de la Sainte Tunique est organisée ce dimanche 17 mars.

Il ne s’agit pas d’un T-shirt, représenté sur le blason de la ville d'Argenteuil, mais de la tunique du Christ : "au chef d'azur chargé de la Sainte-Tunique d'argent accostée de deux fleurs de lis d'or", précise l'héraldique. Celle-là même qui aurait recueilli le sang de ses blessures au cours de son chemin de croix et que les soldats se seraient partagée, comme le rapporte saint Jean : "Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas. Alors ils se dirent entre eux : “Ne la déchirons pas, désignons par le sort celui qui l’aura.”" (Jn 19, 23)

Si les circonstances dans lesquelles la tunique quitte Jérusalem et traverse les siècles demeurent obscures, il semble que ce vêtement se soit bien retrouvé entre les mains de l’impératrice Irène de Constantinople au début du IXe siècle. Voulant épouser Charlemagne, veuf, pour consolider son empire, l’impératrice offre à ce dernier la Tunique du Christ en signe de bonne volonté. Charlemagne confie alors la Sainte Tunique à sa propre fille Théodrade, prieure du monastère d’Argenteuil. Elle y est conservée depuis 1200 ans.

De nombreux indices attestent de l’authenticité de la Sainte Tunique : la laine utilisée, le type de tissage, les taches de sang du même groupe sanguin (AB) que celles du linceul de Turin et du Saint-Suaire d’Oviedo, le pollen provenant de Galilée… mais comme pour le Linceul de Turin, la datation au carbone 14 vient écorner ce faisceau d’indices concordants. La datation au carbone 14 (contestée en raison des pollutions que le textile a pu subir au cours de l’histoire) situe sa fabrication à l’époque mérovingienne.

Vénération et ostensions exceptionnelles

En temps normal, la Sainte Tunique est conservée dans un reliquaire ordinaire, dans une chapelle latérale de la basilique Saint-Denys. Elle est roulée sur elle-même, et on n’en voit qu’un petit morceau. Les fidèles peuvent donc la vénérer, mais quasiment sans la voir.

Elle n’est déployée et montrée que deux fois par siècle au cours d’une "ostension solennelle", tous les cinquante ans (en 34 et 84 de chaque siècle), afin de la préserver. Les deux dernières ostensions ont eu lieu en 1934 et 1984. Elle a cependant été exposée de manière exceptionnelle en 2016 pour le cinquantenaire du diocèse de Pontoise et devrait l’être à nouveau en 2025 à l’occasion du Jubilé mondial de l’Église catholique.

Dimanche 17 mars, il ne s’agit pas d’une ostension de la tunique déployée mais d’une journée de vénération. Le reliquaire sera sorti de sa chasse et porté à travers la basilique, puis installé à un endroit où l’on pourra l’approcher pour vénérer la relique de la Passion. Une belle démarche de carême à l’approche du Vendredi saint. L’abbé Guy-Emmanuel Cariot, recteur de la basilique, décrit ci-dessous le chemin du pèlerin qui vient se recueillir devant la Sainte Tunique, invité à prononcer ces mots : "Par ta Sainte Tunique, sauve-moi, Jésus".

Revivez, en images, l'ostension exceptionnelle de la Sainte Tunique en 2016 :

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