Confrontés à une violence récurrente, permanente et extrême, les Mexicains sont à bout. Leur pays, le Mexique, est gangréné par une violence inouïe liée au trafic de drogue. Une situation que l’Église catholique a décidé d’inviter avec force dans la campagne présidentielle. Alors que le pays doit élire en juin son prochain président, les évêques du pays ont invité les trois candidats à l’élection présidentielle, Claudia Sheinbaum, Xóchitl Gálvez et Jorge Álvarez Máynez, a une rencontre ce lundi 11 mars. L’objectif : leur présenter l’«Accord citoyen pour la paix au Mexique", un document porté par l’Église comprenant quatorze propositions concrètes pour lutter contre la violence.
Le message envoyé est clair : les stratégies sécuritaires de ces dernières années n’ont pas réussi à enrayer la violence au Mexique. C’est pour cette raison que l’Église a décidé, pour la première fois, de discuter avec les trois candidats à la présidentielle et partager quatorze propositions axées sur la construction d'un chemin de paix. Le texte contient également les recommandations d'une équipe interdisciplinaire de 50 experts qui ont récemment participé à des discussions nationales. "En tant qu'Église, nous ressentons l'appel urgent de contribuer de manière significative à la construction de la paix", a déclaré l’une des porte-paroles de la conférence épiscopale. "Chaque jour, nous sommes témoins de disparitions, de meurtres, d’enlèvements, d’extorsions et de déplacements, témoignant d’une violence croissante caractérisée par l’injustice et l’impunité."
L’Église catholique mexicaine a lancé un premier appel à repenser les stratégies sécuritaires après l’assassinat en 2022 de deux jésuites, Javier Campos et Joaquín Mora, dans le nord du pays, qui a ébranlé la population et la hiérarchie ecclésiastique. Le message a été réitéré en 2023 avec un dialogue national qui a réuni des organisations de la société civile, des universitaires, des victimes, des hommes d’affaires et d’autres voix qui ont parlé de justice, de sécurité et de paix.
Fédérer "toutes les volontés"
Ce document "ne cherche pas à promouvoir la confrontation ou la vengeance mais plutôt l’unité et la réconciliation du pays, afin que nous puissions tous être protagonistes dans la construction de la paix et de la justice", soulignent encore les organisateurs. Il nécessite "toutes les volontés, la coordination des efforts et la générosité de tous pour surmonter la peur de l'inefficacité des autorités, qui n'ont pas pris en charge leur tâche principale de recherche de l'unité, de la sécurité".