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Carême : le découragement fait-il partie du programme ?

Woman covering face in shame suffering from emotional pain
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Stéphanie de Lachadenède - publié le 04/03/24
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Et si le découragement n’était pas une bonne chose ? Cet abattement passager ou cette entorse à nos résolutions, nous devons apprendre à les accepter comme une étape à franchir au cœur de notre démarche de carême.

Fin février, début mars et leurs journées grises, fraîches et pluvieuses pèsent sur le moral et sur la motivation. Le carême est entamé et chacun a probablement déjà une petite idée de sa "performance" en ce temps particulier. Que nos efforts soient cette année ambitieux, ou qu’ils soient au contraire un peu light, nous avons été, nous sommes et nous serons sûrement tous un peu découragés à un moment ou à un autre. 

À quoi servent nos efforts lorsqu’ils sont si durs à tenir ? À quoi bon continuer puisque nous les avons déjà trahis et ne parvenons pas à les remettre en place ? Pourquoi se donner tant de mal alors que nous n’avons pas vraiment le sentiment de récolter le fruit de nos actions ? Jamais nous n’arriverons à être parfait… Alors être saint ! Dans cet état d’esprit, les témoignages servis sur les réseaux ou dans les magazines cathos achèvent de nous renvoyer à notre médiocrité. Ces gens sont bien plus pieux que nous, ils tiennent des efforts incroyables et leur exemple appelle à une radicalité et un engagement qui nous semble d’un autre monde ! 

Pas de victoire sans combat

En ce moment, je lis un livre sur saint Paul. Niveau radicalité de l’engagement, on fait difficilement plus impressionnant. Mais pourtant, c’est lui qui nous donne une clé : patience, persévérance, endurance… La métaphore de l’effort sportif et du combat file dans beaucoup de ses écrits. Pas de victoire sans effort soutenu ! Pas de couronne sans combat ! 

Alors, pourquoi ne pas considérer le découragement comme faisant partie des obstacles à dépasser ? Face à la tentation de baisser les bras, Paul nous dit entre les lignes qu’être chrétien c’est être persévérant, et que le Salut nous est promis tant que nous continuons à essayer de marcher au plus près du Christ. Alors, cet abattement passager ou cette entorse à nos résolutions, nous devons apprendre à les considérer comme l’une des étapes à franchir au cœur de notre démarche de carême. Celle-ci faisant partie de mon parcours, elle n’est donc pas à envisager comme un signe d’échec, au contraire !

Redéfinir le sens de nos efforts 

Nous ne devons pas confondre la fin et les moyens. Nos efforts sont des jalons qui nous aident dans notre conversion, ils ne sont pas des finalités coupées de l’objectif à atteindre. Quel est-il cet objectif ? Parvenir à nous tourner davantage vers le Seigneur. Alors, un effort de carême, même non tenu, reste un geste efficace s’il nous permet d’avancer en ce sens. 

Il faut donc aller à la rencontre du Christ, l’inviter à soutenir et à habiter nos efforts, lui confier nos difficultés, accepter notre impuissance parfois…

Pour commencer cet obstacle nous aide certainement à progresser en humilité. Mais aussi, il nous permet de nous interroger : pourquoi n’ai-je pas tenu cet engagement ? Cet effort était-il adapté ? justifié ? dans quel but l’ai-je choisi ? Est-il réaliste ? Est-il un défi lancé à moi-même ? ou est-il un moyen de cultiver ma foi ? Quel sens fait-il dans le cadre de ma relation avec le Christ ? 

S’appuyer sur le Christ

Contempler notre incapacité à être parfait, ou en tous cas notre impossibilité à mener à bien nos efforts tout seuls, peut finalement être le déclic qu’il nous manquait pour faire un pas de plus vers le Seigneur. S’en remettre à lui en reconnaissant nos échecs, n’est-ce pas déjà tourner son cœur dans sa direction ? C’est aussi une bonne façon de ne pas trop nous enorgueillir de nos réussites, de ne pas nous reposer sur nos lauriers, ni de nous auto-satisfaire, mais plutôt de nous souvenir que sans la grâce nous sommes livrés à nous-même. Nous souvenir que notre volonté seule, aussi ferme soit-elle, ne nous mènera pas à destination si on ne se repose que sur elle. 

Il faut donc aller à la rencontre du Christ, l’inviter à soutenir et à habiter nos efforts, lui confier nos difficultés, accepter notre impuissance parfois… L’élan donné par sa fréquentation régulière, voilà qui pourra nous aider à mettre nos pas dans les siens pour nous aventurer sur le chemin qu’il a préparé pour nous. Aussi sûr que les beaux jours ne tarderont pas à revenir et égayer nos journées, la joie de Pâques, encore plus proche, gagnera nos cœurs. Et plus grande sera la place, préparée soigneusement dans nos cœurs pour le Seigneur, au prix de nos humbles efforts et de nos échecs, plus éclatante sera cette joie ! 

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