Cinq millions d'euros : c'est la somme qu'a léguée à la ville de Paris Marie-Amélie Daout, le 20 février 1974, dans son testament. Mais pas dans n'importe quel but : la nonagénaire décédée en 2020 a explicitement spécifié vouloir attribuer cette somme rondelette à la restauration d'une église bien connue des Parisiens, la Madeleine (VIIIe arrondissement), rapporte Le Parisien.
Pourquoi donc la Madeleine ? "C’est là qu’elle retrouvait son mari le midi, lorsque celui-ci n’était pas en déplacement", raconte la voisine de la fortunée donatrice, Carmen Marti-Sarteur. Autrefois assistante de direction dans un ministère du VIIIe arrondissement, Marie-Amélie Daout a épousé un garde du corps du général de Gaulle, qui travaillait donc à l’Élysée. Décrite comme humble par ceux qui la connaissaient, Marie-Amélie Daout n'avait pas d'enfant. Après une chute, elle avait finalement quitté son appartement parisien pour intégrer une maison de retraite dans le Marais, avant de décéder en 2020 après un AVC, en pleine période de confinement.
Des messes dites pour la donatrice
Les travaux de restauration de cette église emblématique de la capitale doivent débuter au printemps 2024. La façade principale, celle de la rue Royale, est désormais comme neuve depuis décembre 2023 après deux ans de travaux. Les trois autres seront rénovées dans les années à venir, pour un coût total de 20 millions d'euros. Reste donc à savoir si les 5,3 millions d'euros seront bien alloués comme demandé à la seule restauration de l'église. Mais la ville de Paris assure faire en sorte que "les volontés des donateurs et donatrices soient respectées". Mgr Patrick Chauvet, curé de la Madeleine, a tenu à exprimer sa reconnaissance à la nonagénaire pour la générosité de son legs. "Nous dirons des messes pour cette amoureuse et passionnée de la Madeleine", assure-t-il au Parisien. Un saint retour sur investissement !