"Soyez l'artisan de votre alliance !" C’est l’invitation lancée récemment par deux jeunes femmes passionnées par l’univers du bijou, Émilie de la Fouchardière et Guillemette Piganeau. Âgées respectivement de 30 et 26 ans, elles se sont toutes deux reconverties dans la joaillerie peu de temps après leurs études initiales. Émilie est joaillière et gemmologue, après avoir fait une école de commerce et travaillé trois ans dans le marketing, et Guillemette, ingénieur de formation, travaille dans un atelier de joaillerie spécialisé dans les bagues de fiançailles. Toutes deux ont décidé de mettre leurs talents et leur passion au service des futurs mariés pour leur offrir l’expérience unique de créer soi-même l’alliance qu’ils porteront toute leur vie. Une idée qui a germé après avoir vécu ce moment avec leurs frère et sœur, en guise de cadeau de mariage, et qu’elles ont voulu étendre à un public plus large.
Parallèlement à leur activité, elles ont donc créé "L'alliance de vos mains". Un concept qui n’est pas nouveau, au regard des propositions qui existent dans de nombreuses villes en France, mais auquel Émilie et Guillemette ajoutent volontiers un supplément d’âme. "En tant que catholique pratiquante, je vois dans l’anneau toute la symbolique du mariage chrétien, mais l’atelier demeure bien entendu accessible à tous", confie Émilie de la Fouchardière.
Inutile d’être particulièrement habile de ses mains, l’atelier est réservé au couple de fiancés pendant quatre heures, et une joaillière est présente pour les guider à chaque étape du processus. "Un super moment à deux !", témoignent deux jeunes fiancés, Jeanne et Quentin. "Guillemette a su nous laisser faire et elle était très rassurante ! L’avantage, c’est que si on rate, en deux temps trois mouvements elle rattrape parfaitement l’alliance".
Un temps de qualité qui permet de faire une pause bienvenue dans la course aux préparatifs du mariage. "Certes l’alliance reste du matériel, mais les fiancés sont heureux de prendre ce temps à deux, et de façonner l’objet qui symbolise leur future union", souligne Émilie de la Fouchardière. Les joaillières invitent généralement le fiancé à réaliser la bague de sa future femme, et inversement. Une manière de faire don, à l’autre, de cette alliance. Les alliances sont ensuite gravées à la main par un artisan parisien, et poinçonnées à la douane de Paris.
Une expérience symbolique
Être l’artisan de son alliance. Une invitation à double sens, finalement, car au-delà de façonner l’anneau en or qui ornera le doigt de son futur conjoint, cela évoque aussi le fait de construire son alliance, de devenir, jour après jour, l’artisan de son mariage. C’est l’image que le pape François a développée dans son encyclique Amoris Laetitia lorsqu’il évoque l’amour dans le mariage : "Peut-être la plus grande mission d’un homme et d’une femme dans l’amour est-elle celle de se rendre l’un l’autre plus homme ou plus femme. Faire grandir, c’est aider l’autre à se mouler dans sa propre identité. Voilà pourquoi l’amour est artisanal." (221)
« Le mariage est un travail artisanal. »
Une idée qu’il avait partagée lors d’une catéchèse le 14 février 2014 : "Le mariage est un travail artisanal, parce que le mari a la tâche de rendre son épouse plus femme et la femme celle de rendre son mari plus homme." Hommes et femmes sont appelés, dans le mariage, à faire grandir l’autre en humanité. Un processus comparable au travail de l’artisan qui façonne patiemment, qui surmonte les obstacles, qui crée une réalité nouvelle, même dans les moments difficiles. Car même après les crises, "de nouvelles portes s’ouvrent pour les retrouvailles, comme si c’était la première fois ; et à chaque nouvelle étape, [l’homme et la femme] se "façonnent" de nouveau mutuellement. L’amour fait qu’on attend l’autre et qu’on exerce cette patience propre à l’artisan héritier de Dieu". C’est tout cela que contient symboliquement le fait d’ "être l’artisan de son alliance" ! Un beau cadeau à offrir ou à s’offrir.
Pratique