Le Carême est un combat spirituel : c'est un moment où le croyant revit les 40 jours de tentation de Jésus dans le désert. Le pape Benoît XVI a souligné cet aspect du Carême dans une homélie du mercredi des Cendres en 2006 :
“Un autre aspect de la spiritualité quadragésimale est celui que nous pourrions définir de "compétition", et qui ressort de la prière de la "collecte" d'aujourd'hui, où il est question d'"armes" de la pénitence et de "lutte" contre l'esprit du mal. Chaque jour, mais en particulier au cours du Carême, le chrétien doit affronter une lutte comme celle que le Christ a soutenue dans le désert de Judée, où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable, puis à Gethsémani, lorsqu'il repoussa la tentation extrême en acceptant jusqu'au bout la volonté du Père. Il s'agit d'une lutte spirituelle, qui est dirigée contre le péché, et, en ultime analyse, contre satan. C'est une lutte qui engage la personne tout entière, et qui exige une vigilance attentive et constante.”
C’est le moment idéal pour chacun d’examiner sa propre vie et voir quels péchés, grands ou petits, sont des obstacles à sa liberté. Le pape Benoît XVI explique que les "petits péchés" commis chaque jours méritent autant d’efforts que les grands pour être éradiqués :
“Saint Augustin observe que celui qui veut marcher dans l'amour de Dieu et dans sa miséricorde ne peut se contenter de se libérer des péchés graves et mortels, mais "accomplit la vérité en reconnaissant également les péchés que l'on considère moins graves... et vient à la lumière en accomplissant des œuvres dignes. Même les péchés moins graves, s'ils sont négligés, prolifèrent et conduisent à la mort".
Pour saint Augustin, en effet, même les "petits péchés" ne doivent pas être négligés car, même s’ils ne sont pas grands, ils peuvent être nombreux et nuire à l’âme. Comme le dit le saint, un petit péché n’est pas un lion qui peut vous abattre d’une seule morsure mais s’ils sont nombreux, ils peuvent tuer comme l’attaque de petits animaux.
Alors quels sont ces petits péchés ? Il s’agit des péchés véniels, donc d’omissions et d’actes qui ne coupent pas totalement de l’amour et de la grâce de Dieu, mais qui en éloignent petit à petit. Le péché véniel ne fait pas désobéir à la loi divine, mais blesse Dieu, le prochain, et soi-même. C’est le cas de péchés comme la paresse, la vaine gloire, la tristesse ou le découragement excessif… Ainsi, même s’il faut essayer d’éliminer ses péchés les plus graves, il est nécessaire de ne pas négliger les plus petits qui peuvent semer les graines de la mort dans sa vie spirituelle.