Rendez-vous annuel incontournable, le Salon de l'Agriculture fait son retour au Parc des Expos de Paris, Porte de Versailles, ce samedi 24 février jusqu’au dimanche 3 mars 2024, pour sa 60e édition. Le tout dans un contexte tendu cette année, avec depuis le mois de janvier, de nombreuses manifestations sur tout le territoire lors desquelles le monde agricole a fait connaître sa détresse et sa colère face aux différentes contraintes économiques, environnementales et climatiques. Plusieurs évêques ont déjà publiquement apporté leur soutien à cette profession noble, au service des autres, remerciant les agriculteurs pour leur travail acharné et indispensable. Une bonne occasion de se pencher sur les saints qui protègent cette profession et qui pourraient leur apporter aussi un soutien spirituel.
Isidore le laboureur, patron des paysans
Isidore fut toute sa vie, avec son épouse, domestique de ferme chez le seigneur Vergas dans la région de Madrid. Chaque dimanche, après la grand-messe dont il chantait la liturgie au lutrin, il passait sa journée en prière. Chaque jour il prenait sur son sommeil le temps d’aller à la messe avant de se rendre à son travail. Son maître voulut se rendre compte qu’il ne perdait pas ainsi des heures précieuses. Il vint un matin et, tandis qu’Isidore était en extase, il vit les bœufs continuant leur travail, comme s’ils étaient conduits par deux anges. C’est au roi Philippe III d’Espagne que l’on doit d’avoir un laboureur authentique dans le calendrier, car il avait été guéri par son intercession. Le 12 mars 1622, le pape Grégoire XV canonisait simultanément saints Ignace de Loyola, sainte Thérèse d’Avila, saint François Xavier, saint Philippe Néri et… saint Isidore! Il est fêté le 15 mai.
Walstan, patron des fermes et des agriculteurs
Né dans le Suffolk (Royaume-Uni), Walstan va consacrer sa vie à l'agriculture et aux soins des animaux de ferme. A l'âge de 12 ans, il quitte ses parents pour devenir ouvrier agricole, s’appliquant au travail le plus dur et le plus douloureux dans un parfait esprit de pénitence et d'humilité. Il fait un vœu de célibat, sans pour autant devenir moine. Il meurt en 1016 au travail, dans un pré, après avoir eu la vision d'un ange alors qu'il était en train de faucher une récolte de foin. L’Église l’a désigné comme saint patron des fermes, des agriculteurs, des ouvriers agricoles, des éleveurs et des animaux d'élevage, et son culte va être très développé au Moyen-Age, notamment en Angleterre. Dans l’art religieux, il est souvent représenté avec une faux à la main et du bétail près de lui. Il est fêté le 30 mai.
Vincent, patron des vignerons
Diacre au IVe siècle en Espagne, Vincent est souvent représenté avec un lit de fer à pointes aiguës, des ongles de fer et une meule. Quelques-uns des outils utilisés pour la torture qu’il a subi, pratique dont furent victimes plus d’un millier de chrétiens en Espagne sous Dioclétien. On le représente aussi encadré de deux ceps de vigne portant des grappes de raisin, en allusion à son culte très répandu dans les pays des vignobles qui fait de lui le saint patron des vignerons. Certains affirment que ce patronage ne serait que le résultat de quelques jeux de mot — Vincent et vin-sang comme le sang de la vigne ou symbole du sang du Christ — ou pour ses tâches liées au vin. Il est fêté le 22 janvier.
Erasme, patron des pêcheurs et des marins
Saint Erasme a mené une vie ascétique dans sa solitude d'Antioche. D'après une des légendes à son sujet, mû par une inspiration divine, il annonça l'Évangile et parvint ainsi jusqu'en Macédoine, à Ochrid. C'est là qu'il fut martyrisé, revêtu d'une cuirasse de bronze incandescent. Il est devenu le saint patron des marins, car on lui attribue un prodige. Entouré de fidèles, saint Erasme était en train de prêcher quand un orage éclata brusquement; la terreur s'empara de l'assistance mais le saint demeura, lui, absolument tranquille, et l'on vit qu'au-dessus de sa tête, le ciel restait calme et serein tandis que la foudre tombait à ses côtés, l'épargnant miraculeusement. C'est pourquoi les marins ont donné le nom de feux Saint-Elme aux aigrettes lumineuses qu'ils aperçoivent parfois à l'extrémité des vergues et des mâts de leurs bateaux; ce nom désigne aussi les petites flammes qui voltigent la nuit à la surface de l'eau. Il est fêté le 2 juin.
Fiacre, patron des jardiniers et des maraîchers
Fils d'un roi d'Écosse ou d'Irlande, il émigre en France à l'époque mérovingienne et fut ermite dans la forêt de Brie, accueilli par saint Faron, évêque de Meaux. Moine défricheur, son ermitage devint un hospice pour les pauvres qu'il nourrissait des fruits et légumes qu'il cultivait pour eux. C'est pourquoi il est spécialement honoré par les jardiniers et les maraîchers de l'Ile-de- France. Très populaire, sa statue se retrouve dans de très nombreuses églises où il est représenté avec une bêche et un livre entre les mains. La légende veut qu'en faisant tomber son bâton par terre, celui-ci se transforma en bêche et déracina les arbres pour lui offrir une terre prête à la culture. Il est fêté le 30 août.
Ansovin, patron pour la protection des récoltes
On ne connaît pas grande chose de la jeunesse d'Ansovin, saint du IXe siècle, mais on sait qu’il s’est consacré à nourrir ceux qui étaient dans le besoin. Son histoire commence après son ordination, lorsqu’il commence à vivre en ermite près de Torcello, en Italie. Les habitants de la région viennent confier à ce prêtre tranquille et modeste de nombreux besoins, car peu de temps après son arrivée, des miracles ont commencé à se produire. Son patronage pour la protection des cultures et pour leur fécondité trouve son origine dans la quantité miraculeuse de nourriture qui était produite par sa petite parcelle de terre. Le saint nourrissait tout le monde avec du grain, et avec la Parole de Dieu. Il est fêté le 13 mars.