"Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ?", intime le Christ à son disciple (Lc 6, 41). Si la critique conteste, la compassion soulage et guérit. Celui qui compatit, c'est-à-dire qui souffre avec, est aussi celui qui se rappelle que le péché jaillit de la blessure qui abîme la relation à Dieu. C'est la nature même du cœur miséricordieux de Dieu, du latin misereo, avoir pitié, et de cordis, cœur. Humilité, miséricorde et compassion sont donc autant de remèdes à la critique et au commérage qui endurcissent les cœurs.
C'est avec Marie, l'humble Ancilla Domini, que Thérèse de Lisieux chante dans son poème : "Il faut pour qu’un enfant puisse chérir sa mère qu’elle pleure avec lui, partage ses douleurs. O ma Mère chérie, sur la rive étrangère, pour m’attirer à toi, que tu versas de pleurs !". Pour arrêter de critiquer les autres, sans s'apitoyer sur ses propres misères, encore faut-il avoir confiance en l'infinie miséricorde d'un Dieu d'amour pour se rappeler que derrière la critique se trouve le jugement, dont seul répond Celui qui aime chacun de ses enfants.