Il est aisé de faire un lien entre la première lecture et l’Évangile de ce sixième dimanche du temps ordinaire. Dans les deux cas, il est question d’un lépreux : dans la première lecture, le lépreux est tenu à l’écart de la communauté ; il doit s’isoler et habiter hors du camp ; l’Évangile nous propose une dynamique différente : la réintégration dans la communauté par la purification.
C’est aujourd’hui le moment favorable
S’approcher de Jésus pour lui demander la guérison est une attitude que nous pouvons actualiser en ce dimanche, Journée mondiale du malade, et dédié à Notre-Dame de Lourdes. C’est aujourd’hui le moment favorable pour demander à Dieu la purification de notre âme et la guérison de notre cœur et de notre corps. Nous avons encore aujourd’hui besoin du Christ pour vivre dans la communauté, pour ne pas nous isoler à cause de nos péchés, cette lèpre contemporaine qui gangrène notre relation à Dieu et aux autres, cette lèpre qui nous isole et nous met à part. Nous le savons bien, mais la concupiscence nous fait tomber à nouveau et le sacrement de réconciliation nous remet debout… La lèpre du péché est guérie par la puissance du sacrement. La contrition et la confiance en Dieu sont la clé du pardon et de la guérison. Il ne faut jamais hésiter à s’approcher du Christ pour demander la guérison, pour accueillir son pardon, pour repartir debout et bel et bien vivant !
Imiter le Christ envers les plus faibles
Il me paraît important aussi de souligner le sentiment de Jésus juste avant sa parole de guérison. L’Évangile nous dit que Jésus est "saisi de compassion" (Mc 1, 41). Dans la deuxième lecture, saint Paul termine son texte par "imitez-moi, comme moi aussi j’imite le Christ" (1Co 11, 1). Cette invitation de Paul s’adresse à nous aujourd’hui : imiter le Christ se traduit par notre compassion envers les plus petits et les plus faibles. Mais comment peut-on aujourd’hui être compatissant et se mettre au service du plus petit ? Eh bien ! il existe beaucoup d’opportunités pour accompagner des malades ou demalas mourants, se mettre au service de celui qui a faim, soutenir les personnes les plus faibles soit à l’occasion d’un pèlerinage soit dans la vie ordinaire de la paroisse… Imiter le Christ, ce n’est pas faire preuve d’une charité suffisante, orgueilleuse, mais bien plutôt se mettre au niveau de chacun, l’accueillir tel qu’il est et là où il en est.
S’ajuster à son prochain
Nous ne sommes pas juges et nous devons bien nous garder de juger la situation de notre prochain. La charité est cet élan d’amour gratuit, élan d’amour qui n’attend rien en retour si ce n’est la joie profonde de se reconnaître serviteur inutile. Et saint Paul insiste en nous indiquant qu’il cherche à s’adapter à tout le monde. L’enjeu est là : s’adapter, s’ajuster à son prochain. Et le modèle proposé est le Christ qui s’ajuste en permanence à son interlocuteur. La compassion à laquelle nous sommes invités est l’imitation de l’attitude du Christ envers ceux qui s’approche de Lui avec confiance.
C’est un défi à relever chaque jour, mais avec l’aide de Dieu et la force de l’Esprit saint, ce n’est pas impossible ; c’est exigeant, certes, mais ce n’est pas impossible ! Avant l’entrée en carême, il est bon d’entendre déjà cette invitation à nous approcher de Dieu, à accueillir son pardon et à repartir avec le désir de faire comme Lui.
Pratique