"La naissance d'un enfant est une déflagration" estime avec justesse Anna Roy, sage-femme, intervenante dans l'émission La Maison des maternelles et auteur de C'est ma grossesse. Si l'arrivée d'un enfant vient bouleverser la vie de ses parents, les neuf mois de la grossesse sont aussi une période nécessaire pour préparer son corps et son cœur à accueillir dans sa vie, son couple et son foyer un nouveau petit bébé. Pendant sa grossesse, une mère fait aussi l’expérience de l’étonnante et mystérieuse réalité d’une nouvelle vie qui grandit en elle alors que le lien affectif qui l'unit à son bébé se met doucement en place. Voici les saints à prier pour se sentir accompagnée tout au long de cette période belle et ambivalente, afin de traverser à leurs côtés les joies et les angoisses qui sont le lot de la naissance de tous les enfants du monde.
Notre-Dame de la Daurade
Peu connue en France mais vénérée par bon nombre de Toulousaines, la Vierge Noire de Notre-Dame la Daurade est l’objet d’une dévotion particulière de la part des futures mamans. Ces dernières lui confient leurs enfants à naître. Pour matérialiser cette consécration, la paroisse leur remet une ceinture bénite, gage d’une heureuse délivrance. Notre-Dame La Daurade est probablement le plus ancien sanctuaire marial des Gaules. En effet, autour des années 400, un temple païen est transformé en église dédiée à la Vierge Marie, avec des mosaïques à feuille d’or (représentant des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament), d’où le nom de "Deaurata", "la Dorée". Au fil du temps, la fumée des cierges noircit la statue, faisant d’elle Notre-Dame la Noire.
Saint Mammès (259-275)
Originaire de Gangres en Asie-Mineure, saint Mamas, ou Mammès, est le fils de Théodote et Rufine, fidèles chrétiens qui furent emprisonnés par les païens pour avoir refusé de renier le Christ. C'est dans le cachot que Mamas naît en 260. Ses deux parents meurent en prison peu après sa venue au monde et le jeune orphelin est adopté par une chrétienne nommée Ammiane. Le nom Mamas, ou Mammès, signifie "celui qui a été allaité". Pour cette raison, il est invoqué comme le saint patron des nourrices.
Sainte Marguerite d'Antioche († vers 305)
Née à Antioche, Marguerite est la fille d’un prêtre païen. Convertie au christianisme alors qu’elle est encore une jeune bergère, elle est convoitée quelques années plus tard par Olibrius, gouverneur romain qui souhaite l’épouser. Désireuse de rester vierge, elle refuse ses avances et se retrouve alors jetée en prison. Dans son cachot, elle est tourmentée par le diable et dévorée par un dragon pendant qu’elle prie. Grâce à la croix qu’elle tient dans la main, elle perce le ventre du monstre et arrive à se libérer. Malgré ce miracle, Olibrius continue de la torturer et lui fait subir les pires supplices. Elle finit par être décapitée. Vierge martyre, elle est invoquée pour les accouchements, en raison de la facilité avec laquelle elle serait sortie indemne du ventre d’un dragon qui l’avait dévorée.
Saint Ulrich d'Augsbourg (890-973)
Saint Ulrich est le premier saint canonisé par une décision de Rome, en 993 par le pape Jean XV. Formé au monastère de Saint-Gall, en Suisse, il est nommé évêque d'Augsbourg, en Autriche, en 923. Il meurt après quarante ans d'épiscopat au service de l'Église et demeure très populaire en Autriche, en Alsace et dans le nord de l'Italie. Il est le protecteur des maladies infantiles, puisqu’il ressuscita un enfant de la famille dont il était hôte pendant l’un de ses voyages.
Sainte Catherine de Suède (1332-1381)
Avec sa mère, Brigitte de Suède, Catherine visitait les églises et les tombeaux des martyrs, et s’adonnait à de longs exercices de mortification. Toutes deux allaient aussi soigner les malades des hôpitaux, vivaient dans la pauvreté et l’austérité et accomplissaient des pèlerinages en Terre sainte. Catherine est vénérée comme sainte mais sans être canonisée, son procès ne s’étant jamais achevé en raison de la réforme protestante. Elle est la sainte patronnes des femmes enceintes, des accouchements à risque, des fausses-couches ou grossesses arrêtées et des risques d'avortement.
Sainte Colette de Corbie (1381-1447)
Colette voit le jour le 13 janvier 1381 à Corbie, près d’Amiens, en Picardie. Une naissance inespérée dans la mesure où sa mère était âgée de plus de 60 ans. Ses parents la nomment Nicolette, attribuant le miracle de sa naissance aux nombreuses prières qu’ils avaient adressées à saint Nicolas, patron des enfants. Voilà pourquoi les couples en espérance d’enfants sont invités à se tourner vers elle.
Saint Antoine de Padoue (1195-1231)
De sa naissance au Portugal au XIIIe siècle à sa mort précoce, après dix années de prédication, la vie de saint Antoine de Padoue est d’une intensité exceptionnelle : orateur, prédicateur, méditatif, thaumaturge, il ne cesse de porter la Bonne nouvelle et de combattre les hérésies dans toute l’Europe. Les femmes stériles et les femmes enceintes le prient pour obtenir sa protection.
Saint Raymond Nonnat (1204-1240)
Raymond Nonnat voit le jour en 1204 à Portell, un village de Catalogne qui porte aujourd’hui son nom, Sant Ramon. Le "non-né" naquit in extremis, au moment de la mort en couches de sa mère. Refusant de perdre son fils en même temps que son épouse, son père supplie les médecins d’ouvrir, à l’aide d’un poignard, le ventre de sa femme pour en extraire le nouveau-né, comme par césarienne. C’est ce geste qui lui sauve la vie. Par sa naissance, l’Église le célèbre comme le saint patron des femmes enceintes et des sages-femmes.
Sainte Marguerite de Cortone (1247-1297)
Fille d'un pauvre paysan toscan, Marguerite a vingt-huit ans et est déjà la mère d'un petit garçon quand elle perd son amant, le comte de Montepulciano, qu'elle retrouve assassiné au pied d'un arbre. Elle se réfugie chez son père après avoir envisagé d'entrer en religion dans un couvent de Cortone, au centre de l'Italie. Elle se livre à une vie de pénitence publique, criant dans les rues les péchés de son passé, tandis que les Frères Mineurs se chargent de son fils. Admise dans le tiers-ordre franciscain, elle y vit vingt-trois ans, pendant lesquels elle vit de nombreuses expériences mystiques. On lui doit la fondation de la Casa Santa Maria della Misericordia, petit hôpital de Cortone, qui existe encore aujourd’hui. Elle y fut très appréciée pour l’aide qu’elle donnait aux femmes enceintes, avant et pendant l’accouchement et est invoquée pour cette raison comme protectrice des femmes en couches.
Saint Gerard Majella (1726-1755)
Deux siècles avant Padre Pio, dans le sud de l’Italie, un autre saint a comme lui multiplié les miracles les plus improbables, expérimenté la plupart des phénomènes mystiques, fait parler l’Europe entière et vécu dès son enfance dans la familiarité des anges. Il s’appelle Gérard Majella. Peu connu en France, Gérard est né à Muro, au sud de Naples, en 1726. Son père est tailleur et travaille dur pour l’élever mais lui, tout petit, ne pense déjà qu’à Dieu, invinciblement attiré par la vie religieuse. Jeune homme, Gérard endure avec patience la calomnie lorsqu’une jeune fille l'accuse d'avoir eu une relation avec elle et d'être le père de son enfant. Pour cette raison, il est le saint patron des femmes enceintes, des mères de famille, des enfants à naître et des personnes accusées à tort.