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Fin de vie : “On ne veut pas être entendus plus que les autres mais pas moins non plus”

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Cécile Séveirac - publié le 23/01/24
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Les représentants des cultes en France ont de nouveau fait part de leur inquiétude, mardi 23 janvier, face à la légalisation de l'aide active à mourir. Ils revendiquent leur droit à être entendus et écoutés sur ce sujet aussi sensible et douloureux qu'est la fin de vie.

Être entendus : c'est ce que demandent une fois de plus les représentants des cultes alors que se profile le projet de loi sur la fin de vie dont une première mouture a été dévoilée début décembre 2023. À l'occasion d'une conférence de presse autour de l'ouvrage Religions et fin de vie, paru aux éditions Fayard, dans lequel ils appellent à respecter la vie de son commencement à sa fin, plusieurs représentants ont rappelé leur opposition à la légalisation de "l'aide à active à mourir". "On ne veut pas être entendus plus que les autres mais pas moins non plus", a ainsi déclaré Chems-eddine Hafiz, recteur de la Grande mosquée de Paris, qui a également souligné que "Dieu nous a donné la vie, c'est lui qui décide à quel moment il doit la reprendre".

"Nous sommes très prudents sur la nécessité d'une loi", a de son côté rappelé Mgr de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France. Pour l'évêque, tout comme pour le Grand rabbin Haïm Korsia, la législation à venir sur la fin de vie constitue une rupture anthropologique majeure, qui doit à tout prix être évitée. Tous deux préconisent un renforcement de la loi Claeys-Leonetti sur le plan des soins palliatifs. "La loi Claeys-Leonetti répondait à beaucoup de nécessités, l'enjeu est de la faire vivre davantage", a ainsi avancé Mgr de Moulins-Beaufort. "Mettons-les [les soins palliatifs, ndlr] enfin en place partout et ensuite, on verra. On ne peut pas décider que, même dans un cas exceptionnel, on peut donner la mort", a quant à lui déclaré Haïm Korsia.

Des appels répétés

À de nombreuses reprises, les représentants des cultes chrétiens, musulman et juif se sont rassemblés pour dénoncer à l'unisson la légalisation de l'aide active à mourir, qui regroupe à la fois le suicide assisté et l’euthanasie. "Malgré nos différences, pour nous tous le suicide assisté et l’euthanasie touchent à un interdit fondateur, celui de donner la mort, et les légaliser affaiblirait cet interdit", martelaient-ils ainsi dans une tribune en novembre 2023. Quelques mois auparavant, en mars 2023, la Conférence des évêques de France avait tiré la sonnette d’alarme sur les dangers que représente une telle loi pour la société : "Nous aimons et nous croyons à la liberté. Mais nous affirmons qu’elle ne peut se déployer que si la valeur de la vie de chacun est pleinement reconnue et respectée."

Le 8 janvier 2024, Emmanuel Macron a rencontré les différents responsables religieux pour la traditionnelle cérémonie des vœux du chef de l’État. Ces derniers ont affirmé que le président de la République leur avait annoncé deux projets de loi distincts sur la fin de vie, l'un consacré aux soins palliatifs, l'autre à l'aide active à mourir. Information démentie dans la foulée par l'Élysée, mais réaffirmée par les représentants du culte ce 23 janvier : "Le Président nous a bien parlé de deux lois, mais nous voyons qu'il est en train de réfléchir", a ainsi déclaré Chems-eddine Hafiz.

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