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Le sport au quotidien, gadget ou progrès ?

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François Morinière - publié le 20/01/24
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L’accès au sport de manière plus large et plus régulière, à l’école et dans la société, est à raison une "grande cause nationale 2024". L’enjeu est à la fois sanitaire et social, explique le chef d’entreprise François Morinière, chargé par le diocèse de Paris et la Conférence des évêques de France d’une mission d’accompagnement du monde du sport.

Depuis plus de deux ans, le ministère de la Jeunesse et des Sports a lancé une initiative à l’occasion des Jeux Olympiques de 2024 à Paris, visant à développer l’activité physique quotidienne. C’est même une "grande cause nationale 2024" marquée symboliquement par l’illumination de l’Arc de Triomphe le 1er janvier dernier aux couleurs de ce projet. 

L’opportunité est belle de mettre le sport et ses bienfaits (la construction des individus, la confiance en soi, le lien social, le bien-être physique et mental, etc.) au cœur de la société, mais également de manière pragmatique, de lutter contre l’urgence sanitaire qui résulte de trois maux combinés : la sédentarité (quatrième cause de décès dans le monde selon l’Organisation mondiale de la santé), l’addiction croissante aux écrans (un jeune sur deux déclare passer plus de six heures devant les écrans aujourd’hui) et le manque d’activité physique et sportive (la France compte trois millions de sportifs réguliers de plus qu’en 2017, mais 40% des Français de 15 ans et plus font encore peu ou pas du tout de sport), qui mettent notre santé à risque. 

L’enjeu social des prochains Jeux olympiques

Contrairement au monde anglo-saxon qui considère le sport comme partie intégrante du développement de la personne, ce domaine a toujours été boudé par nos élites, le regardant avec condescendance comme une sous-activité superficielle, sans comparaison avec la pratique intellectuelle. Et notre pays paie donc cette situation avec des problématiques médicales directement liées à cet état de fait. Et c’est bien l’enjeu majeur de la prochaine olympiade qui se déroule en France, et qui constitue de notre point de vue la dernière chance de sortir de cette ornière, et qui s’est encore creusée avec l’incroyable sédentarisation de notre jeunesse.

la pratique sportive permet aussi d’évacuer l’adrénaline, la tension intérieure.

On ne peut donc que se féliciter que le président de la République donne l’exemple sur ce sujet en se mobilisant à titre personnel. C’est tout le dispositif éducatif qui est également dans le mouvement notamment dans les écoles maternelles et primaires en organisant ces trente minutes quotidiennes. Il y a également un enjeu de combat contre les inégalités car les zones à faible revenu et fort taux de chômage sont également celles ou la pratique du sport est la plus limitée.

Une véritable "théologie du sport"

Le bataillon de ceux qui critiquent Emmanuel Macron a tout bout de champ ont moqué sa petite vidéo où il se mettait en scène sortant d’un entraînement de boxe. Or nous savons tous que l’exemple vient du haut, accompagné de l’engagement de l’État. 

Bien sûr, on retorquera que seul un changement complet des rythmes scolaires permettrait cette révolution à l’instar du système allemand où plusieurs après-midi par semaine sont consacrées à la pratique sportive. Prenons déjà ce qui est proposé et qui est une vraie avancée. Au passage la pratique sportive permet aussi d’évacuer l’adrénaline, la tension intérieure, et on peut se poser la question d’un lien entre la violence de certains jeunes, quand ils manquent de manière chronique de ce "défoulement organisé" grâce au sport. 

Depuis saint Jean Paul II, l’Église a développé une véritable "théologie du sport" en insistant notamment sur le lien indispensable entre corps et âme, qui se développe harmonieusement grâce à une pratique sportive, sans parler de l’éducation induite sur le respect des règles, la fraternité en équipe et envers les adversaires, la gratuité de l’échange, et le dépassement de soi. Laissons donc les polémiques "au vestiaire" et mettons-nous en mouvement pour le bien de chacun et l’espoir d’une vie collective moins fracturée.

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