On est tellement habitués à prendre et reprendre de bonnes résolutions au Nouvel An qu’on finit par oublier de le faire… Par lucidité sûrement : pourquoi notre volonté de tenir nos résolutions serait-elle magiquement efficace cette fois-ci ? On souhaite à tout notre entourage que la nouvelle année se passe sous les meilleurs auspices, mais on y croit sans y croire : par quel mystérieux hasard 2024 nous éviterait-elle les soucis de santé, les peines de cœur, ou les revers professionnels ? Qui peut croire que 2024 apportera la paix dans le monde ? Mais comme de bons petits soldats, croyants ou incroyants ne cessent d’exprimer cette foi sincère en l’avenir.
Demander franchement
Nos résolutions comme nos vœux expriment une tendance profonde de l’esprit humain. Avec nos résolutions, nous misons sur la force de notre volonté, et faisons comme si tout ce qui nous arrive ne dépendait que de nous, de notre seule énergie, de notre pouvoir propre. C’est pourquoi on s’en veut lorsque les reprises en main que nous espérions tombent à l’eau, on se traite de faible ou d’incapable. Avec nos vœux de bonheur, nous exprimons une sorte de croyance à une bonne étoile capable, grâce à la magie d’un changement de nombre sur le calendrier, de régler ce qui ne serait pas de notre ressort. Et nous pensons alors comme si tout ce qui nous arrive ne dépendait pas de nous. Mais en additionnant les vœux aux résolutions, nous n’avons pas pour autant touché la sagesse.
Tant qu’à s’adresser au Ciel, autant sortir de la timidité, frapper à sa porte, tambouriner, et réveiller tout le monde là-haut.
Car il existe une troisième attitude, bien plus forte, concrète et plus profonde, qui consiste à dépasser les souhaits ou résolutions de canapé. Tant qu’à s’adresser au Ciel, autant sortir de la timidité, frapper à sa porte, tambouriner, et réveiller tout le monde là-haut. Prendre son bâton de pèlerin et son chapelet à la main. Choisir une neuvaine et s’adresser à un saint. Demander franchement. Mettre un monastère dans le coup. Faire dire des messes. Ce que nous voulons pour nous ou pour les autres nous semble hors d’atteinte ou fichu d’avance aux yeux du monde ? Raison de plus !
Il y a dans chaque église une statue de Marie aux mains ouvertes vers ceux qui lèvent la tête vers elle. Ses mains sont là pour que nous y déposions notre demande une fois, deux fois, dix fois, cent fois s’il le faut
Le Ciel n’est habité que de gens aimants, serviables, compatissants, et efficaces, ils l’ont prouvé tout au long de leur vie sur terre : au lieu de prendre des petites résolutions tout seul dans notre coin, au lieu de lancer des vœux dans les nuages, allons les voir dans les sanctuaires qui leur sont dédiés, les chapelles, les églises à leur nom et demandons clairement ce que nous voulons. Usons nos semelles et nos dizainiers. Il y a dans chaque église une statue de Marie aux mains ouvertes vers ceux qui lèvent la tête vers elle. Ses mains sont là pour que nous y déposions notre demande une fois, deux fois, dix fois, cent fois s’il le faut, elles connaissent notre impatience. Et autour de ces statues qui nous rappellent que le Ciel nous écoute et agit pour nous, vous trouverez ces plaques gravées que l’on appelle des ex-votos. Les innombrables "merci" qui les émaillent sont la preuve que le Ciel ne reste pas sans rien faire quand on s’adresse à lui.
Alors n’attendons pas que nos fils partent à la guerre et en reviennent pour faire poser nous aussi de nouveaux ex-votos : faisons-le lorsque nos grâces demandées sont accordées. Faisons refleurir ces plaques dans nos églises, elles seront pour nous un souvenir durable de l’action de Dieu dans notre vie, et pour tous un témoignage fort de l’amour que Marie porte à ses enfants. Demander franchement, pèleriner de tout son cœur et de tout corps, et remercier concrètement, voilà comment faire de cette année qui démarre une année vraiment nouvelle, surprenante, et un peu folle…