À tous ces jeunes parents qui connaissent les nuits sans sommeil : vous n'êtes pas seuls. Les nuits de ceux qui connaissent la joie, bien réelle, d'avoir accueilli un bébé dans leur foyer sont paradoxales : à la fois trop longues, et pourtant bien trop courtes. Trop longues, à cause de ces réveils trop fréquents ; trop courtes, aussi, car une fois endormi, vient déjà l'heure de se lever pour commencer une nouvelle journée. Si la naissance d'un bébé est joie, les premières semaines de cette nouvelle vie peuvent être éprouvantes quand un tout-petit ne "fait pas ses nuits".
Intercéder pour les mères dans le silence de la nuit
C'est le charisme de cette communauté américaine de religieuses norbertines du prieuré de saint Joseph, qui vivent selon la règle de saint Augustin dans leur monastère de Tehachapi, au cœur de la Californie. Chaque nuit, à minuit, cette heure "eschatologique qui évoque la vigile recommandée par Jésus dans l'attente de son retour (cf. Mc 13, 35-37)" (saint Jean Paul II, audience générale du 4 avril 2001), cette communauté d'une quarantaine de religieuses se rassemble pour intercéder pour ceux qui peinent. Au cœur de leur prière, les mères ont tout particulièrement leur place.
C'est une jeune mère de famille qui, lors de son passage pour une retraite au monastère, découvre la vocation de ces Norbertines en s'étonnant de l'heure tardive de cet office. La religieuse en charge de l'accueil des retraitants lui explique alors que cette prière d'une heure, au cœur de la nuit, est consacrée aux mères : à celles qui se lèvent la nuit, à celles qui souffrent, à celles qui ont perdu un enfant, à celles qui en attendent un, à celles qui aimeraient en attendre. Toutes les nuits, à cette heure donnée dans le silence et l'obscurité, à cette heure où la solitude, souvent, envahit les cœurs, quarante religieuses prient pour toutes les mamans du monde.