Une quarantaine de jeunes migrants ont investi l'église du Saint-Sacrement, dans le 3eme arrondissement de Lyon, vendredi 8 décembre, afin d'y dormir. Les mineurs isolés sont entrés d'eux-mêmes le soir dans l'édifice, avant que l'archevêque de Lyon Mgr Olivier de Germay, informé de la situation, ne vienne les y rencontrer et autoriser temporairement leur présence. "Considérant la situation de ces jeunes dormant dehors (...) depuis plusieurs mois, il a choisi de ne pas demander l’intervention des forces de l’ordre mais plutôt de les accueillir en attendant qu’une solution soit trouvée", a indiqué le diocèse de Lyon. Ces migrants dormaient jusqu'ici avec 150 autres personnes dans le square Pierre-Marie Perrin jouxtant l'église, et ce depuis plusieurs mois.
Une solution temporaire
La messe du dimanche 9 décembre a pu se dérouler "dans de bonnes conditions, avec un grand respect de part et d’autre" poursuit le diocèse, qui rappelle cependant le caractère provisoire de cette situation. "Ce lieu de culte réservé à la prière n’étant pas adapté pour un tel accueil, en particulier en raison de l’absence de sanitaire, il ne peut s’agir que d’une solution d’urgence. En lien avec la préfecture, la métropole et la ville de Lyon, l’archevêque invite les responsables de la vie publique, qui se réuniront mardi, à trouver une solution pérenne. Le diocèse de Lyon est prêt à héberger provisoirement une partie de ces jeunes migrants, mais ne peut absorber l’ensemble des demandes."
Lors de son homélie, le père Renaud de Kermadec, prêtre de la paroisse, s'est adressé à ses paroissiens au sujet de cet accueil inhabituel. "Pendant l’exil à Babylone – qui dura près de 50 ans – le peuple hébreu, loin de sa terre, se demandait si Dieu n’avait pas abandonné son peuple et renoncé à son Alliance... (...) Ce sujet nous interpelle avec la présence de migrants qui vivent dans des conditions indignes depuis des mois, juste en face de l’église et qui ont voulu y trouver refuge depuis vendredi soir 8 décembre. Eux aussi sont exilés, loin de leur terre… ", a-t-il voulu rappeler. "Pour nous préparer à Noël, voilà une belle attitude à cultiver : la paix du cœur, celle d’un cœur ouvert et disponible aux détresses des autres, parmi lesquels nos frères migrants", a-t-il encore déclaré.