Alors que l’Église en fête a célébré le 8 décembre l’Immaculée Conception, Emmanuel Macron s’est rendu sur le chantier de la cathédrale en cette date très symbolique, à un an jour pour jour de sa réouverture au public. Après avoir rendu hommage au général Jean-Louis Georgelin, ancien chef d'état-major des armées chargé de la supervision des travaux de Notre-Dame décédé cet été, le président de la République a annoncé la création d’un musée dédié à l'Œuvre de Notre-Dame. Celui-ci prendra ses quartiers dans "les locaux de l’Hôtel-Dieu", non loin du parvis de la cathédrale et sera conçu à la fois comme "un musée d’histoire, un musée d’art, un musée qui va aussi décrire le chantier permanent de Notre-Dame de Paris", selon Emmanuel Macron.
C’est dans ses galeries que seront déposés les anciens vitraux, dits grisailles de Viollet-le-Duc, tombés lors de l’incendie du 15 avril 2019, aux côtés de l’ancien coq en cuivre qui surplombait sa flèche, renversé lors de son effondrement. Un lieu hautement symbolique pour accueillir les trésors de la cathédrale : ce très bel exemple d’architecture hospitalière, construit d’après les plans des architectes Gilbert et Diet entre 1867 et 1878 doit son nom à une vieille tradition. Lieux d’hébergement créés par les moines au sein des monastères, les Hôtels-Dieu rappellent par leur nom même leur vocation médiévale. Ils devinrent ainsi les "Maisons de Dieu" installées le long des routes de pèlerinage, près des cathédrales et des évêchés, pour accueillir les voyageurs, les pauvres, les vieillards et les malades. C’est à Maurice de Sully, alors instigateur de la cathédrale, que l’on doit son développement sur le parvis de Notre-Dame. Jusqu’au XVIe siècle, il fut d’ailleurs le seul hôpital parisien : obligé par son devoir de charité, il acceptait ainsi tous les malades qui s’y présentaient.
20.000 m2 disponibles
Idéalement placé, l’hôpital était déjà en passe d’être restructuré, depuis le transfert de certaines de ses activités qui a laissé 20.000 mètres carrés disponibles. S’il a pu être question de les céder à des activités privées, c’est finalement ici que prendra place le nouveau parcours dédié à la cathédrale, confirmant la rumeur qui circulait depuis plusieurs mois. Quant à savoir ce qui en constituera la collection, seules les suppositions sont de mise. Le magazine spécialisé BeauxArts spécule : objets découverts lors de fouilles, sarcophages et œuvres trop fragiles pour être réinstallées, comme les quatre chimères de la tour sud. Elles seront exposées aux côtés du coq en cuivre qui surplombait la flèche et des six anciens vitraux des chapelles latérales sud de la nef, bientôt remplacés par des œuvres contemporaines.