Lors d’une conférence au mois de septembre dernier, Mgr Aillet déclarait que Notre-Dame-du-Bout-du-Pont à Pau était "un lieu digne d’être sanctuaire". Ce 8 décembre, l’évêque célébrera une messe en l’honneur de l’Immaculée Conception, qui clôturera l’année des 90 ans de cette église paloise. Cette date a été également choisie pour proclamer officiellement l’église "Refuge des mères et leurs enfants", mais aussi pour l’inaugurer comme sanctuaire.
Cette église est liée à une ancienne dévotion qui remonte au Moyen-Âge. Elle s’était diffusée dans la ville de Pau, dans le sud-ouest de la France, autour d’une chapelle qui se trouvait près d’un pont sur le Gave. Les personnes qui devaient traverser ce torrent s’adressaient à Notre-Dame-du-Bout-du-Pont pour se placer sous sa protection. Très rapidement, des femmes enceintes ont aussi commencé à la prier pour demander sa protection pour un accouchement heureux, et grâce aux nombreuses demandes exaucées par Notre-Dame-du-Bout-du-Pont, cette dévotion s’est répandue de plus en plus.
Une dévotion chère aux futures mères
Selon des archives, même la princesse Jeanne Albret invoqua Nostre Donne deu cap deu pon [Notre-Dame-du-bout-du-Pont] au moment de donner naissance au futur roi de France, Henri IV. C’était au Château de Pau, le 13 décembre 1553. À cette époque et dans cette ville, il était coutume, en effet, de se vouer à la Vierge Marie avec cette appellation et de l’invoquer notamment au moment du travail et de l’accouchement.
Si cette chapelle initiale près du pont n’existe plus, la dévotion s’est déplacée dans un premier temps dans la chapelle des Ursulines dans le centre de Pau. En effet, depuis 1873, dans leur couvent, de jeunes femmes se préparaient à devenir de bonnes mères en recevant une éducation chrétienne, sous la protection de Notre-Dame-du-Bout-du-Pont. Cependant, à la fin des années 1920, la ville de Pau décida de détruire certains couvents qui se trouvaient dans le centre, dont celui des Ursulines, pour aménager une grande place. Le curé fit alors déplacer la chapelle pierre par pierre pour la reconstruire au cœur du quartier du 14 juillet, et cette chapelle reconstruite a donné naissance à l’actuelle église néogothique de Notre-Dame-du-Bout-du-Pont. La bénédiction de ce lieu s’est déroulée le 18 décembre 1932.
Ce 8 décembre 2023, soit 90 ans plus tard, l’évêque du lieu Mgr Aillet proclame officiellement l’église, héritière de ces traditions religieuses autour des mères et de leurs enfants, "sanctuaire" et "refuge des mères et leurs enfants". L'église devient ainsi un lieu de pèlerinage, mais aussi un centre de ressourcement spirituel et d’accompagnement, notamment pour les mères et futures mères, faisant ainsi redécouvrir cette belle dévotion ancestrale. Conférences, retraites, moments de prière seront proposés pour accompagner les femmes dans leur maternité – qu'elles soient futures mères, mères, grand-mères, mères en difficulté ou mères blessées par la perte d’un enfant – et pour se placer sous la protection de Notre-Dame-du-Bout-du-Pont.
"Notre-Dame du bout du pont accueillera particulièrement, mais non exclusivement, toutes celles qui ressentiront le besoin d’être soutenues dans leur maternité par la Vierge Marie, modèle pour toutes les mères", souligne le père Benoît Martel, actuel curé de l'église. "La maternité ici considérée est aussi bien effective – femmes enceintes ou ayant mis au monde ou encore adopté un enfant, femmes jeunes ou plus âgées et peut-être même grands-mères – qu’espérée lorsque l’enfant désiré tarde à venir." Le prêtre n'oublie pas non plus "toutes celles qui ont une âme maternelle sans pour autant avoir mis au monde dans la chair et qui ont engendré spirituellement comme le font de nombreuses laïques ou religieuses par leur prière ou par leur contribution pastorale".
Pratique
18H30 : Procession aux flambeaux dans les rues adjacentes à l’église, rdv Avenue des vallées à Pau.
19H : Messe présidée par Mgr Aillet.