83 : c'est le nombre de nouveaux baptisés que compte désormais l'Église catholique en Chine. Le 26 novembre, jour de la fête du Christ-Roi, Mgr Joseph Shen Bin a donné les premiers sacrements à ces catéchumènes dans la cathédrale de Shanghai, rapporte l'agence Fides. "L'accomplissement du commandement de l'amour indiqué par le Christ, en le pratiquant de façon véridique et concrète, est essentiel pour le salut", a rappelé l'évêque de Shanghai lors de son homélie. "Et le chemin le plus efficace vers le salut est de reconnaître la royauté du Christ dans la foi."
Mgr Shen Bin avait été transféré comme évêque de Shanghai par le gouvernement communiste en avril 2023, alors qu'il était initialement installé à la tête du diocèse de Haimen, sans l'accord du Saint-Siège. Quelques mois plus tard, en juillet 2023, le pape François avait entériné cette nomination unilatérale en le nommant à son tour évêque de Shanghai "pour le bien du diocèse et l’exercice du ministère pastoral".
L'Église souffrante de Chine
Environ 2.000 fidèles étaient présents et ont renouvelé les promesses de leur baptême en communion avec les nouveaux baptisés. En ce dimanche de la solennité du Christ Roi, les catholiques se sont rassemblés dans leurs diocèses et ont pu participer à diverses initiatives pastorales fédératrices pour leur communauté. À Pékin par exemple, les fidèles de la paroisse de Notre-Dame du Mont Carmel se sont vu remettre par leur curé des certificats et prix pour leur participation aux activités paroissiales, comme la lecture quotidienne de la Bible en groupes. Dans la cathédrale de Pékin, les catéchumènes ont reçu une copie du Notre Père des mains du Père Pei Dong, responsable du cours de catéchisme. Ce dernier a exprimé le vœu que "chacun apprenne par cœur le Notre Père, la prière par excellence et le précieux trésor de l'Église".
En Chine, les catholiques sont soumis à un nombre grandissant de restrictions de la pratique de leur foi. Sous surveillance constante du pouvoir, ils font face à de multiples actes de répression du pouvoir qui veut forcer l’alignement des religions sur la culture chinoise et le régime communiste. Pékin cherche ainsi à contraindre les fidèles catholiques à rejoindre les églises patriotiques, sous contrôle du Parti communiste chinois. Outre des arrestations et détentions arbitraires, de plus en plus de fermetures arbitraires d’églises, voire de destructions, sont recensées. Malgré une tendance à la baisse en 2022, près d’une église visée sur deux dans le monde l’est en Chine, selon l’ONG Portes Ouvertes.