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Des lecteurs d’Aleteia font l’expérience du désert marocain

MARCHE-MAROC

Du 16 au 22 octobre, 25 lecteurs d’Aleteia ont choisi de vivre l'expérience d'une marche spirituelle dans le désert marocain.

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Agnès Pinard Legry - publié le 17/11/23
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25 lecteurs d’Aleteia accompagnés du père Philippe de Maistre, prêtre à Paris, et d’un membre de la rédaction, ont fait l’expérience du désert marocain fin octobre. De la vallée du Drâa jusqu’aux dunes d’Ouled Driss, à travers oasis, ergs, vallées et dunes de sable, récit d’une marche spirituelle inédite.

Si les voyages forment la jeunesse, les marches spirituelles musclent assurément le corps et l’âme. Du 16 au 22 octobre, 25 lecteurs d’Aleteia ont choisi de vivre cette expérience dans le désert marocain. "Si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai peut-être jamais", reconnait dans un sourire Pierre, 84 ans, le doyen du groupe. Un sourire que partage volontiers Marie, 23 ans, la benjamine. "Marcher dans le désert, contempler, découvrir… C’est un rêve pour moi", explique la jeune infirmière. "Alors quand j’ai vu la proposition passer sur Aleteia… J’ai sauté sur l’occasion !".  Prendre le temps de se retrouver, de se ressourcer, c’est ce qui a aussi poussé Violaine, puéricultrice péchue venant de Marseille, Marie-Claude, naturopathe venue tout droit de Belgique et Thérèse, jeune retraitée, à se lancer.

Une aventure que certains ont décidé de vivre en couple. C’est le cas de Sophie et Benoît, 54 et 55 ans. "Nous avons choisi de le faire pour nous, pour le désert et pour la retraite", confient-ils. Sabine et Charles, Blandine et Benoît, Véronique et Patrick, Marie-Pia et Bertrand, Elisabeth et Hervé… Faire une pause dans le rythme effréné du quotidien, approfondir ses envies d’un nouvel élan, marcher ensemble pour réajuster son pas à l'autre, réfléchir sur le sens de ses engagements… Les raisons qui les ont poussés sur ce chemin sont nombreuses, certaines évidentes, d’autres personnelles.

Le désert est une mise à nu, c’est là que la voix de Dieu se fait entendre à nouveau pour celui ou celle qui l’aurait oubliée.

De la vallée du Drâa jusqu’aux dunes d’Ouled Driss, à travers oasis, ergs, vallées et dunes de sables, les 25 pèlerins se sont donc lancés dans l’aventure en compagnie d’un membre de la rédaction ainsi que du père Philippe de Maistre, curé de la paroisse Saint-André de l'Europe et ancien aumônier de jeunes au Lycée Stanislas à Paris. "Le désert est une mise à nu, c’est là que la voix de Dieu se fait entendre à nouveau pour celui ou celle qui l’aurait oubliée", a rappelé le père Philippe au premier jour de cette marche. "L’expérience du désert est une renaissance, elle est l’occasion de se demander : le Verbe s’est-il fait chair dans ma vie ? Suis-je capable d’identifier La parole source de ma vie ?"

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Marcher vers l'Essentiel.

Chaque jour après les laudes et un sacré petit-déjeuner, les pèlerins ont pris la route des dunes pour une partie du groupe, celle de la caravane formée par les dromadaires et chameliers pour l’autre. En silence pour certains, en échangeant pour d’autres. À chaque déjeuner les routes se sont recroisées afin de partager le repas ensemble et d’écouter le topo quotidien du prêtre. Des temps vivifiants, stimulants, où il a été question d’acédie, de péchés capitaux à l’école des pères du désert, d’engagement mais aussi d’humilité, de l’importance d’être à sa place, à sa juste place.

Des paysages témoignant du "sourire du Créateur"

Après bien souvent un deuxième temps de marche l’après-midi, vient l’heure d’installer le camp, de monter les tentes. Puis, de participer à la célébration eucharistique présidée par le père Philippe de Maistre dans des lieux laissant si bien transparaître "le sourire du Créateur". Dunes, coucher de soleil, horizons infinis… Des paysages devant lesquels il est difficile de retenir ce cri du cœur : "Laudato si’" (Louez sois-tu !). Lors des dîners pris ensemble sous une grande tente berbère et concoctés par une cuisinière talentueuse, les participants sont invités à partager leurs engagements au sein de l’Église, de leur paroisse… Des temps d’écoute, de découverte, qui se prolongent inévitablement.

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Célébration de la messe dans le désert marocain par le père Philippe de Maistre, octobre 2023.

Des temps où l’on découvre les engagements des uns et des autres. Marie-Anne et Emmanuelle, deux sœurs engagées dans la grande aventure du M de Marie, Patrick et Véronique, engagés dans un groupe de guérison et de consolation, Sabine, investie dans la prière des mères et Charles dans la célébration de funérailles par les laïcs. Il y a aussi Benoît qui ne compte pas ses heures au sein de l’association pour l’amitié (APA) et Rose-Marie, responsable du parcours Alpha en Gironde. Des engagements caritatifs mais aussi des engagements de vie. C’est le cas de Clémence, vierge consacrée et sage-femme à Paris, qui parle de sa foi avec une telle lumière qu’il est difficile de passer à côté. Une lumière qui éclaire tout ce qu’elle vit et côtoie. Elle s’est ainsi prise d’affection pour les dromadaires, ces "maîtres du désert qui ont tant à nous apprendre". C’est aussi le cas de frère Hervé, marianiste et médecin, qui a notamment vécu une dizaine d’années en Afrique et retrouve au Maroc la terre qui l’a vu naître. Frère Hervé dont la foi irradie sa façon d’être au monde, d’écouter et de dialoguer, sans cesse.

Mais les yeux finissent par se voiler, tant de fatigue que de sable ! Vient donc l’heure des complies où chacun mesure peut-être encore mieux le sens du cantique de Syméon après la journée qu’il vient de vivre. "Après tant de merveilles, Seigneur, tu peux me laisser reposer." Chaque pèlerin s’en retourne ainsi dans sa tente, laissant ainsi à Notre-Dame la charge d’étendre son manteau d’étoiles visibles par centaines afin de veiller sur le camp.

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Le pas lent et sûr des maîtres du désert.

Chaque pas en avant dans le désert, c’est un pas qui éloigne et un pas qui rapproche. Un pas qui éloigne d’un quotidien trop confortable, trop connecté ou trop superficiel. Un pas qui rapproche d’une réalité plus simple et dépouillée. Une réalité qui peut sembler plus précaire mais qui permet aussi de toucher du doigt l’Essentiel.

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