"Le malheur de nos contemporains n’est pas de croire à rien : leur malheur est de croire à tout et n’importe quoi, à n’importe qui", affirmait l’écrivain anglais Gilbert Keith Chesterton. Cette remarque n’a pas pris une ride. Esotérisme, spiritisme, magie, sorcières et marabouts en tout genre ont envahi les rayons des librairies comme les réseaux sociaux. La France compte dorénavant plus de marabouts que de prêtres, et plus de six mille "coupeurs de feu" (Jean-Luc Caradeau, Coupeurs de feu et panseurs de secrets).
Des pouvoirs de substitution
Les apprentis sorciers fleurissent sur Internet : pour quelques dizaines d’euros, vous pouvez vous procurer des kits comprenant plantes, potions, formules magiques, poupées et aiguilles, le tout assorti du rite explicatif. Un simple massage réservé à l’institut de beauté de coin vous vaudra moults explications sur l’ouverture de vos chakras, le rééquilibrage de vos énergies, pendule à la clé.
Lorsque la foi en Dieu qui nous aime et qui peut tout disparaît, le cœur et l’âme se tournent vers des pouvoirs de substitution.
Les moments de crise religieuse sont propices au développement de la crédulité. Lorsque la foi en Dieu qui nous aime et qui peut tout disparaît, le cœur et l’âme se tournent vers des pouvoirs de substitution. Le recours à la magie et aux spiritualités ésotériques est le symptôme d’un vide que l’âme cherche à remplir à tout prix. Et alors ? Est-ce si dangereux que cela ?
La paix intérieure
Oui. Il y a un coût financier : on sait par exemple que les victimes de voyants sont légion. Il y a un coût psychologique : les adeptes de ces pratiques font de la recherche du bien-être corporel et mental le centre même de leur existence, quitte à dépendre psychologiquement d’un coach ou d’un rite. Mais il y a surtout un coût spirituel : ces caricatures de religion détournent l’élan spirituel de l’âme vers Dieu. La spiritualité est instrumentalisée, dans le but d’en tirer un profit physique (guérison) ou mental (paix intérieure), comme l’explique le père Jean-Christophe Thibeau (Les Nouveaux Visages de l’ésotérisme, Artège 2022). Or la foi qui nous fait entrer en relation avec Dieu n’est pas crédulité, elle n’est pas une adhésion à des promesses de vie meilleure, elle ne nous garantit pas le succès en amour comme en affaires.
La foi est le chemin qui nous conduit à l’amour du Christ, elle nous propose de vivre en compagnie de Dieu, ce qui le plus souvent, mais pas toujours car le diable n’est jamais loin, s’accompagne de la paix intérieure. Tant qu’il y aura des chrétiens pour croire à l’amour de Dieu victorieux sur le mal, et pour croire à la réalité de la puissance des anges et des tactiques du diable, tant qu’il y aura des chrétiens heureux de connaître Jésus et de l’aimer, nos enfants trouveront des raisons véritables de vivre et d’espérer.