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Caritas contraint de suspendre son aide à Gaza

GAZA-ISRAEL-AFP

Gaza, 10 octobre 2023.

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Cécile Séveirac - publié le 11/10/23
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Après l'offensive du Hamas contre Israël le 7 octobre, l'escalade du conflit et l'embrasement autour de la région de Gaza font craindre le pire. Sur place, les associations, ONG et communautés chrétiennes sont contraintes de se réorganiser face au chaos voire de suspendre leurs aides, comme l'a annoncé Caritas.

Près de quatre jours après l'offensive du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la situation ne cesse de s'envenimer. Au lendemain de l'offensive sanglante sur le territoire israélien, Tsahal a lancé en représailles son opération "Glaive de fer" et lancé plusieurs raids aériens meurtriers sur la bande de Gaza. Sur place, les organisations caritatives tentent d'apporter une réponse humanitaire au milieu du chaos mais sont parfois contraintes de suspendre leur intervention, à l'image de Caritas Jérusalem, qui mène habituellement ses opérations en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et dans la Ville Sainte. "La situation est critique pour les civils des deux côtés", a ainsi déclaré l'organisation le 9 octobre en évoquant les évacuations de Palestiniens et d'Israéliens.

À Jérusalem, les établissements scolaires et installations de loisirs sont pour le moment fermés. Les membres du personnel de Caritas Jérusalem présents à Gaza ont été déplacés : une famille a ainsi trouvé refuge dans la paroisse de la Sainte-Famille à Gaza, où se regroupent plusieurs familles chrétiennes. L'organisation a annoncé disposer d'un plan d'urgence pour venir en aide aux populations déplacées "dès que la situation le permettra".

La communauté chrétienne en proie à l'incertitude

L'église de la Sainte-Famille située à Gaza sert en effet de refuge à plusieurs centaines de familles chrétiennes vivant sur la rive ouest de Gaza. Les sœurs du Rosaire qui ont fondé une école en 2000 comptant plus de 800 étudiants sont actuellement toujours sur place. Elles devraient cependant bientôt évacuer les lieux en raison de l'intensité des bombardements, aussi bien le couvent que l'établissement scolaire, rapporte l'Aide à l'Église en détresse qui leur fournit une aide de subsistance. En 2021, les religieuses avaient déjà subi des dommages liés aux bombardements israéliens et en 2007, le couvent avait été pris pour cible lors d'affrontements entre le Hamas et le Fatah. Les chrétiens sont aussi en insécurité en Cisjordanie, où les checkpoints sont fermés. Certaines familles ne peuvent pas quitter leurs maisons par crainte de représailles précise encore l'AED à Aleteia. Une demande d'aide d'urgence par les églises locales devrait très prochainement être faite auprès de la fondation.

L'Œuvre d'Orient poursuit ses missions, notamment d'enseignement et d'encadrement dans des écoles et des crèches, et auprès des hôpitaux dont la majorité se trouve à Jérusalem et Bethléem. Elle soutient également financièrement des projets d'éducation dans les écoles du Rosaire et de la Sainte-Famille ainsi que l'école gréco-orthodoxe, à Gaza. Les volontaires présents en Terre Sainte n'ont pour l'instant pas été inquiétés, mais la situation "est susceptible d'évoluer à tout moment", rappelle l'Œuvre d'Orient, en contact permanent avec le consulat et les volontaires.

La délicate question des aides financières

Le gouvernement français s'est exprimé mardi 10 octobre sur la question des aides financières pour Gaza. Le doute s'est en effet insinué au cœur des instances européennes quant à l'utilisation de ces aides, qui auraient pu contribuer, selon certains, à financer en partie le Hamas. Une enveloppe financière pluriannuelle de 1,117 milliard d’euros est prévue pour l’aide au développement palestinien sur la période 2021-2024, dans le cadre du plan d'action Union Européenne-Palestine conclu en 2013. Lundi 9 octobre, Olivier Varhelyi, commissaire européen, avait annoncé la suspension du versement de l'aide au développement prévue pour la Palestine. C'est finalement la révision du programme d'aide qui a été retenue par l'UE et non la suspension de celui-ci.

À son échelle, la France s'est prononcée défavorable à la suspension des aides à destination des Palestiniens. "Notre aide est versée à des organismes de l’ONU sur place, qui agissent directement pour l’accès à l’eau, la sécurité alimentaire, la santé ou l’éducation", a ainsi tenu à affirmer Élisabeth Borne mardi 10 octobre à l'Assemblée nationale.

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