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Pourquoi Jésus était-il si pressé?

Chrystus podczas kazania na górze

Fresque du sermon sur la montagne (détail), par Henrik Olrik, dans l'église Saint-Matthieu de Copenhague (Danemark).

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Jean-Michel Castaing - publié le 08/10/23
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Jésus nous invite à nous tenir prêts à répondre à l’invitation de Dieu. Pour cela, il est urgent de délaisser les occupations futiles pour se consacrer à l’essentiel : le salut n’attend pas, c’est aujourd’hui, l’évangélisation nous presse.

Jésus fut un homme pressé. Il savait que le temps lui était compté. Lui, le Verbe éternel du Père, ne resterait pas très longtemps sur cette terre ! Aussi, toute son activité porte-t-elle la marque d’un empressement à parler aux hommes et aux femmes de son temps. Se déplaçant de village en village, il était sans arrêt en mouvement. Les seuls moments où il se reposait et s’octroyait une pause étaient ceux qu’il consacrait à prier, le plus souvent la nuit ou de grand matin. Sa carrière publique serait courte : aussi devait-il mettre les bouchées doubles.

Cependant il existe une autre raison à la hâte qu’il mit à exécuter sa mission : son appel à la conversion. De nos jours, comme jadis en Palestine, le Christ nous appelle à nous convertir et cela le plus rapidement possible. Ainsi s’explique le style de sa vie : la forme empressée de son existence fut en adéquation avec le contenu de sa prédication concernant l’urgence de notre conversion. Forme et contenu coïncident dans les évangiles. 

L’urgence de la conversion

Car le temps pressait, et pas seulement pour lui qui mourrait très bientôt à Jérusalem. Le temps pressait surtout pour ses contemporains, et il continue de presser pour nous aujourd’hui ! En effet, notre conversion est affaire de vie et de mort. Elle ne doit donc pas être remise à plus tard. Jésus l’illustre parfaitement dans la parabole du riche insensé qui gère ses récoltes comme si sa vie devait durer toujours alors qu’il est à la veille de mourir (Lc 12, 16-21). Même urgence dans la parabole du festin de noces auquel les invités se dérobent (Mt 22, 1-14) et celle des vierges prévoyantes et insensées (Mt 25, 1-12) : il s’agit dans les deux cas de se tenir prêt et ne pas rater le rendez-vous avec Dieu.

Ne pas rater le rendez-vous avec Dieu

La conversion, en effet, n’est pas d’abord une affaire de morale mais de foi. Elle ne consiste pas seulement à passer du vice à la vertu mais surtout à (re)venir à Dieu. Dieu frappe à la porte de notre cœur, ou bien invite au festin des noces de son Fils : chaque fois, il s’agit de répondre dans les plus brefs délais ! "Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle" : telles sont les premières paroles de Jésus dans l’évangile de Marc (Mc 1,15). Or, dans cette courte phrase, les deux verbes "croire" et "se convertir" son liés. Jésus nous exhorte à nous retourner spirituellement de façon à regarder Dieu autrement, à changer notre façon de Le comprendre, de convertir les images que nous nous faisons de Lui. 

Dans la conversion, il s’agit de regarder désormais Dieu comme un Père bienveillant et qui nous tend les bras. Jésus nous exhorte à ce changement de regard sur Dieu afin que nous L’accueillions dans notre vie avec la meilleure grâce possible. Tel est le travail de la foi dans la conversion. Plus encore : Jésus nous demande instamment de faire davantage de place à Dieu dans nos occupations. Il s’agit de relativiser le relatif et de mettre l’essentiel à la première place — ce que ne sut pas accomplir le riche insensé de la parabole.

Car le Royaume n’attend pas ! Nous pouvons à tout moment être "rappelés à Dieu" selon les termes de l’expression courante. De même, le Christ peut venir dans la gloire d’un moment à l’autre : ce sera la Parousie dont personne ne connaît la date. Jésus n’avait pas de temps à perdre. Nous, non plus.

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