Peut-on être chrétien sans que la foi en Dieu entraîne une manière particulière de vivre ? Voilà une redoutable question qui ne cessera jamais de nourrir les discussions entre fidèles. Certains pensent que la foi est d’abord une relation personnelle à Dieu qui ne regarde pas les autres, d’autres que se dire chrétien demande le respect de règles extérieures. Dans un sage souci d’équilibre, l’Église a tranché en édictant des commandements dits "commandements de l’Église".
Ils s’ajoutent aux dix commandements, mais ont le même objet. Les dix "paroles" (le mot hébreu traduit en "commandement") parlent à la conscience de chaque homme, croyant ou non, et représente non pas un ordre contraignant mais une balise pour celui qui veut conduire sa vie vers le Bien, vers Dieu, vers le Ciel. De la même manière, pour un fidèle catholique, les commandements de l’Église, au nombre de cinq, ont pour but de donner des critères d’évaluation de sa vie chrétienne : avoir la foi, se savoir aimé de Dieu et vouloir le rejoindre, se traduit-il dans quelques actes aussi symboliques que significatifs. En les (re)lisant, on se rend bien compte que c’est un minimum vital :
Les Dimanches et les autres jours de fête de précepte, les fidèles sont tenus par l’obligation de participer à la Sainte Messe et de s’abstenir des œuvres serviles
Tout fidèle est tenu par l’obligation de confesser ses péchés au moins une fois par an
Tout fidèle est tenu par l’obligation de recevoir la Sainte Communion au moins chaque année à Pâques
Aux jours de pénitence fixés par l’Église, les fidèles sont tenus par l’obligation de s’abstenir de viande et d’observer le jeûne (en France : abstinence de viande les vendredis de carême ; jeûne et abstinence le mercredi des Cendres et le Vendredi saint)
Les fidèles sont tenus par l’obligation de subvenir aux besoins de l’Église
Le premier honore Dieu, conformément aux trois premières paroles adressées à Moïse sur le mont Sinaï. Sanctifier le dimanche est une manière de remettre les choses à leur juste place et de vivre plus gratuitement : quel est notre seul bien si ce n'est Dieu lui-même ?
L'amour du Seigneur, seul commandement nécessaire
Les trois commandements suivants découlent du commandement initial. Il s'agit d'agir de sorte à ne pas oublier que seul est nécessaire l'amour du Seigneur, créateur et rédempteur. Ni la faim ni la soif (aux sens propre et figuré) ne peuvent être assouvies par des biens de ce monde. Ainsi le pain eucharistique est-il la nourriture essentielle au chrétien et, pour la recevoir dignement, l'accueil du pardon de Dieu dans le sacrement de réconciliation. Comment, sinon, avoir le cœur disponible à la grâce qui vient habiter en nous au travers de cette mince hostie ?
Le cinquième est dernier commandement de l'Église peut paraître étonnant. Il a cependant encore plus de sens en France où, dans le système de séparation des Églises et de l'État, l'Église ne vit que de dons. Il permet aussi de prendre davantage conscience que les chrétiens forment une communauté appelée à vivre fraternellement. Il est surtout une invitation à s'engager dans la vie de l'Église en donnant de son temps et de ses talents.