"La spécificité de l'Opus Dei repose sur son charisme ou son esprit, plutôt que sur sa forme juridique. Au cœur de cette œuvre se trouve l’appel universel à la sainteté à travers le travail et les réalités ordinaires de la vie. Pour le reste, l'Opus Dei ne veut pas faire exception." Tels sont les mots de Mgr Fernando Ocáriz, prélat de l'Opus Dei dont il est à la tête depuis 2017, dans une interview accordée au journal espagnol País Semanal publiée le 26 août.
Le prélat est ainsi revenu sur le décret promulgué le 8 août par le pape François visant à réformer le statut des prélatures personnelles, des institutions sacerdotales créées par le concile Vatican II rattachées non à un territoire mais à des fidèles, et dirigée par un prélat. Seule structure ecclésiale à bénéficier de ce type de prélature, l'Opus Dei a ainsi vu son autonomie restreinte. François avait de plus confié la tutelle de l’Opus Dei au dicastère pour le Clergé, alors que l’organisation dépendait jusqu’alors du dicastère pour les Évêques. Ces différentes décisions tendaient à "normaliser" l'Opus Dei afin d'éviter de l'assimiler à une église particulière.
Clarifier le statut de la prélature personnelle
Quelques jours après la publication du décret, Mgr Ocáriz avait déjà appelé à l'obéissance, malgré les vives réactions qui ont suivi la nouvelle. "J’écris ces mots pour partager avec vous que nous acceptons avec une obéissance filiale sincère ces dispositions du Saint-Père, et pour vous demander que nous restions tous très unis sur ce point également", avait ainsi écrit Mgr Ocáriz, qui a affirmé par ailleurs au Pais Semanal qu'il "serait très bien qu'il y ait d'autres prélatures personnelles". Pour beaucoup, ce motu proprio, en voulant redéfinir les contours juridiques de la prélature personnelle, permettrait justement de voir émerger de nouvelles structures du même type.